En fait, Larry Gopnik c'est un peu nous en juif... Sauf pour le juifs, enfin vous m'avez compris. C'est un mec a qui tout arrive sans qu'il n'est vraiment d'autre choix que de prendre sur soi et se taire jusqu'à la prochaine catastrophe.
C'est sans doute le seul film des frères Coen qui m'a véritablement surpris, je me disais : "regarde-le, mets lui six et passe à un autre film". Mais il en fut tout autre. On dit souvent que les films les pus récents des frères sont décevant au regard de leurs anciennes co-réalisations, excepté No Country For Old Man mais je ne pense pas qu'il y ait de similitudes entre The Ladykillers et A Serious Man c'est même réellement différents et ce n'est pas parce qu'il s'agit d'"encore une comédie des Coen qui depuis The Big Lebowski essaient durement et vainement de refaire de la comédie" - on me la déjà dit, oui - qu'il s'agit d'un film au rabais.
La photographie d'abord, parce que j'ai envie de commencer par ça avant tout chose et que je fais ce que je veux. Elle est propre et belle pour une chose dont le nom m'échappe et dont je ne sais pas si un nom existe vraiment pour le définir : la photographie a un aspect de verre comme si il y avait une vitrine devant la caméra qui donne un aspect très nette à l'image... S'il y a des photographes ou amateurs de photographies, c'est à vous que je m'adresse.
Les acteurs, ensuite. Pas de John Goodman, pas de Steve Buscemi, pas de Jeff Daniels. En fait, on ne connait quasiment personne dans le scénario hormis Richard Kind. N'empêche que pour un casting si inconnu, pas un n'est trop énervant ni trop peu actif, il n'y a que des justes milieux. Et même le fils de Larry joue "bien". C'est pas non plus très compliqué l'hébreu.
Le scénario enfin et là je vais m'arrêter cinq minutes parce que c'est compliqué. L'aspect philosophique dans un film comique des années 2000. Point. C'est suffisamment rare pour le faire remarqué, continuons. Si Spinoza était là, il afficherait un petit sourire sur ses lèvres avant que ces jambes momifiées ne cèdent. Sa philosophie - je ne dis pas non plus qu'ils ont fait un film philosophique dont les questionnements sur les vies seront étudiés en 2038 - est mise en pratique ici à des fins comiques : une famille juif qui prend toutes les foudres parce que... c'est son destin. Même si on pense être en sécurité sachant que le mal est passé et que maintenant rien ne peut nous arriver, nous ne sommes jamais à l'abris de rien. "Le bonheur n'est qu'un moment de répit entre deux souffrances".