Le film, tiré d’un scénario de l’ancien ministre des finances est tout à la gloire de Varoufákis, sans autocritique aucune. Juste une pointe d’autodérision, peut-être, dans la construction assumée d’un personnage, qui, avec son sac à dos, semble toujours revenir de la piscine lorsqu’il arrive à une réunion et qui contre le système et la réalité n’est muni que d’une lettre de démission, toujours dans sa poche.
Le peuple est absent du film, et tout est normal, puisqu’il a été ignoré. Syriza, au-delà d’un programme, n’a jamais eu l’intention d’annuler la dette. Les dirigeants et fonctionnaires Européens n’ont regardé, de travers, que des chiffres. Sur un plan saisissant néanmoins, le peuple apparait : tels des spectres, des figurants arrivent doucement, fixent le ministre en se figeant, se taisent, puis tournent le dos, repartent, doucement. Des fantômes à travers des silhouettes tout au plus.
De réunions en réunions, Varoufákis se fait balader par les méchants et puis à la fin des fins, danse celui qui voulait faire danser, mais tout le monde danse dans le décor glacé de la bureaucratie.
Je serai plus généreux que les agences de notation avec la Grèce en accordant trois étoiles à ce film, pas cinq, il ne les mérite pas, nous ne sommes pas en Italie.
Au fait, la semaine dernière, Macron déclarait que la règle du déficit budgétaire limité à 3% du PIB était d’un autre siècle. Celui qui était ministre des finances français, en 2015, un autre siècle, devrait aller raconter cela aux Grecs.