Par tous les dieux qu’est ce que je fous là ? Pourquoi cette critique ? Pour mon Ego, pardi. Ainsi plus tard, lorsque je serai riche et célèbre, lorsque les femmes se prosterneront devant moi mon fiston pourra toujours citer mes superbes critiques qui, disons-le tout net, poutrent.

After Earth disposait d’un immense potentiel déceptif ; il a réussi. Le titre, plutôt mauvais, les arbres, la nature qui se rebiffe, nombreuses étaient les pistes qui visaient à nous guider vers un film écolo, une fable, une parabole pour sauver ce qui peut encore l’être. Notre humanité destructrice et ravageuse allait être guidée par Will Smith en personne. Après tout, n’est-il pas une Légende ? N’a-t-il pas enterré le mythique Robert Conrad dans le génial Wild Wild West ?

Et bien non. Je me suis totalement trompé. Ce film est en quelque sorte pire qu’Avatar qui, lui au moins, n’allait pas chercher bien haut dans une bleuette très jolie. Smith a taillé un rôle à sa démesure et à celle, naissante, de son fils.

Tiens, plus j’avance, plus je me rends compte que mon 3 est excessif. Je vais donc, cher lecteur, baisser ma note d’un cran. Merde. Ok, c’est parfois beau. Ok, il y a du potentiel, enfin il y en avait. Mais la recherche de la Force, la volonté de se couper de la peur qui vous guide vers le côté obscur, la déification de Smith, la symbolique des Marinos-Rangeros-Johnwaynoniens qui, une guibole en moins veulent saluer THE MASTER OF THE GOD, les plans sur le fils qui court, qui saute, qui se la joue Matrix, les relents faiblards d’un monstre insectoïde que Verhoven a porté aux nues voilà quelques années …. After Earth enquille les perles. La fille, le sacrifice, l’effacement, la volonté quasi shamanique de passer de l’ère de la technologique à une forme de prise de conscience métaphysiquement … bouddhiste ? Karatékiedienne ? N’importeKoienne soupesque ?

Dès le départ, on connait la fin ; tout va réussir. Merde, mais on sa tape même un aigle (américain ???) qui couve le pauvre avorton … On est bardé de technologie et on craint un petit givre (givre car le gel, avec les visibles écarts de températures, feraient mourir assez vite, nos plantes bien terriennes … au passage sur un volcan on a pas du tout chaud.

Une quête initiatique vite vide, assez jolie, jamais très loin de la purge.

Une ode à l’Ego, une approche père fils d’une subtilité aussi plate que ma poitrine, aussi molle que mon abdominal.

Et puis ces plantes qui se retournent contre nous, ces animaux : ok Shyamalan, visiblement tu as beaucoup aimé The Day of the Triffids, ben moi aussi, c’est cool. Par contre, Monsieur, vous avez le droit d’être plus ambitieux, plus fin, moins facile, dans votre approche. Et aussi les corps humains, dans la jungle, ça a dû vous plaire, Predator, non ? Et les Lions un poil tendus, dans un arbre, c’est une parabole de la Guerre du Feu ? Un retour à l’animalité ? Et Smith, il se rase automatiquement ? Et il peut perdre 20 litres de sang sans soucis ?

Le contre exemple d’un suspense maîtrisé, une quasi insulte à toute forme de réflexion percutante sur la technologie derrière des artifices très aisés (combinaison au final assez pourave car incapable de garder un corps humain au chaud, ne serait-ce qu’un minimum, des sons dans l’espace histoire de coller aux standards idiots du genre, des drones dignes de la Guerre des Clones etc. etc.).

Et merde. J’arrête là. J’ai eu ce que j’étais venu chercher : une déception. Bien fait pour moi.

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le 9 déc. 2013

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Aqualudo

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