Du rab' de First Avenger sauce James Bond

Pour les amateurs du cinéma d'espionnage, Captain America est le meilleur super-héros de l'univers Marvel. First Avenger reprend le style des 007 classiques, Le Soldat de l'Hiver reprend le style du New Bond.
C'est un peu de 007 old school tout droit sorti de First Avenger que Marvel offre à ses spectateurs.

Quel plaisir de retrouver l'Agent Peggy Carter dans un court -métrage d'un quart d'heure où, faute de super-héros, nous avons de l'espionnage dans l'esprit de l'univers de Ian Fleming.
Le film est truffé de références: Peggy perd à nouveau Steve en début de film comme Bond perd Tracy Draco à la fin d'Au Service Secret de Sa Majesté, puis affronte lors d'une mission un adversaire digne de Requin, l'homme aux mâchoires d'acier de L'Espion qui m'aimait et Moonraker.

Le film s'achève sur la mention "Steve Rodgers will return", allusion à la promesse finale rituelle de la saga 007.

Peggy use de plaisanteries et évolue dans un contexte en décalage identique à ce que l'on peut admirer dans les aventures du célèbre espion:

L'esthétique du générique finale est au service de cette imitation bondienne qui vient aussi insister sur le fait que Howard Stark est de nouveau campé par Dominic Cooper, également connu pour le rôle de Ian Fleming dans Fleming: l'homme qui voulait être James Bond. Raison sans doute pour laquelle, Stark est présenté un vodka martini à la main.

Hayley Atwell reprend son rôle de Peggy Carter à la perfection et joue un équivalent féminin de 007 très convaincant.

S'il est un défaut à pointer, c'est cette incapacité à se départir d'un réquisitoire du machisme passé qui gâche le plaisir du film et ridiculise inutilement son héroïne.
Réquisitoire d'autant plus absurde qu'il suppose que, pour une raison que l'on ignore, Carter serait devenue secrétaire, la fin de la guerre aidant et qu'il donne raison aux opposants machistes de Peggy qui l'accusent d'avoir réussi grâce à ses relations avec Captain America et Howard Stark. Ce dernier argument semble révoltant à qui a vu First Avenger jusqu'à ce que Howard Stark appelle pour la faire nommer directrice du Shield en humiliant au passage le supérieur de Carter. Elle obtient donc bien des pistons de Stark.
Un plaidoyer féministe qui s'autodétruit incarné par le personnage d'Howard Stark, seul non macho masculin car icône de notre modernité, défenseur du ... politiquement correct?!!! On parle toujours d'un Stark de Marvel ou de Games of throne?

L'idée de faire de Carter la directrice du Shield avant Nick Fury est une excellente idée qui, elle, donne envie de voir plus d'aventure de l'Agent Carter.
Une série bienvenue s'ensuivra.