Guy Ritchie lâche Sherlock Holmes pour adapter une série d'espionnage des années 60 dont personne ne se souvient. Sur le papier c'est alléchant, Henry Cavill et Armie Hammer en tête d'affiche épaulés par la surprenante Alicia Vikander...en vrai ça ne l'est pas tellement.
On est loin des ratages que constituent les adaptations de série de l'époque, ce Man From U.N.C.L.E. partage des similitudes avec Wild Wild West ou The Avengers, mais ne sombre jamais dans leurs médiocres travers. Guy Ritchie prend un soin particulier à éviter les séquences d'action Over-The-Top, mais le bougre peine à jouer avec la finesse de ses personnages tant son intrigue est téléguidée et inintéressante. Le réalisateur préfère magnifier son film sur le plan visuel, chose à laquelle il parvient allègrement, offrant à ses deux espions une élégante aventure qui ferait pâlir d'envie le MI:6. Le tout donne l'impression d'une publicité ampoulée pour des produits disparus, et le glamour fait d'avantage office de cache-misère, servant à masquer l'insipidité de cette aventure rythmé par la sympathique bande originale de Daniel Pemberton qui ne fait que reprendre John Barry/Ennio Morricone/Lalo Schiffrin à sa sauce.
On a connu Guy Ritchie plus inspiré, ses Sherlock Holmes avaient pour eux de prendre un minimum de risque tout en amusant la galerie. The Man From U.N.C.L.E. est une moitié de pastiche moyennement amusante, à l'élégance certaine mais plus creuse qu'un George Lazenby Post-Bond.