Ambush
Ambush

Film de Ho Meng-Hua (1973)

Un Wu Xia Pian alambiqué par l'auteur des Griffes de Jade

Avec près de 60 films à son actif, Ho Meng-Hua (Les Griffes de Jade, The Flying Guillotine) demeure l’un des auteurs majeurs du cinéma de chevalerie chinois. Moins mis en avant qu’un Chang Cheh, un Chu Yuan ou un King Hu, son cinéma demeure une valeur sûre pour tout amateur de wu xia pian ou de film d’arts-martiaux.


Dans son fameux numéro consacré au genre, Hervé Dante, du magazine HK Video, définissait son style comme impur, imprévisible et débridé. A l’instar d’un Chu Yuan, avec un style peut-être moins porté sur l’esthétisme et plus outrancier, ses intrigues sont tenues par une narration alambiquées, agrémentée de combats à l’arme blanche d’une grande violence visuelle, on ne compte pas les gerbes de sang et autres démembrements.


Avec Ambush, il propose une sorte de mixe dans lequel plusieurs genres sont abordés. On passe du roman de chevalerie à intrigue, avec son héros cherchant à laver son honneur, au film horrifique avec ses apparitions de spectres, tout ça baigné dans une ambiance érotico-onirique.


De facture plutôt classique, c’est dans sa vitesse de narration et ses surprenants retournements de situation, ainsi que ses chorégraphies boostées à l’adrénaline, avec des combats réglés par Simon Chui, qui officia sur des œuvres comme Intimate Confessions Of Chinese Courtesan de Chu Yuan ou d’autres œuvres d’Ho Meng-Hua comme le fameux The Flying Guillotine, que l’œuvre puise son énergie.


Quant à l’intrigue, elle est tellement alambiquée que l’on finit par en perdre assez rapidement le fil, pour se concentrer sur l’unique intérêt qui réside dans une stylisation quasi westernienne, avec notamment un final très « Léonien » et des combats grand-guignolesques à la stylisation outrancière et impure. Du bon gros bis qui s’assume en tant que tel.

Créée

le 5 févr. 2020

Critique lue 358 fois

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