Premier long-métrage de Sam Mendes, "American beauty" permet au cinéma hollywoodien de retrouver la verve qui était la sienne dans les années 70, empruntant au cinéma indépendant sa liberté de ton et son audace pour une symbiose parfaite de deux conceptions souvent antagonistes du même média.

Sam Mendes et le scénariste Alan Ball nous offrent pendant deux heures une vision acerbe et déformée de l'american way of life, jouant dès les premiers instants avec la perception du spectateur tout au long d'une tragédie tournant avant tout autour de l'illusion et des apparences, chacun des protagonistes n'étant jamais réellement celui qu'il paraît être.

Des personnages tour à tour paumés et pathétiques, clichés de chair et de sang qui tomberont les masques dans un final apocalyptique, mais qui n'en restent pas moins humains et terriblement attachants, prisonniers qu'ils sont de leur propre image et de l'être qu'ils étaient, qu'ils seront ou qu'ils aimeraient être. Le casting, sans aucune fausse note, participe énormément à la réussite de l'ensemble, porté par un Kevin Spacey d'une justesse de chaque instant.

Récit cruel et ironique des derniers jours d'un américain moyen, virulent mais toujours drôle et jamais pesant, baignant même dans une certaine poésie et bercé par l'excellente partition de Thomas Newman, "American beauty" est un retour momentané à un cinéma hollywoodien plus exigeant, rappelant aussi bien "Blue velvet" que le cinéma de Robert Altman, et dont le succès influencera grandement les années à venir, que ce soit sur grand ou petit écran.

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le 20 oct. 2013

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Gand-Alf

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