Les films sur les fraternités américaines, on en connait la formule... Greek et Nos Chers Voisins ont eu suffisamment de succès pour mériter 4 saisons pour l’un et deux longs-métrage pour l’autre. Les codes d’intégration, les règles de groupe strictes, débordent même des films traitant purement des fraternités pour se retrouver à l’identique dans les groupes de potes (Dazed and Confused), les équipes sportives (Everybody Wants Some, Blue Mountain States) ou dans les teen-movie pour plus jeunes (Superbad). Même dans lorsque le film de campus sort de la comédie et se diversifie (The Social Network, Grave) les fantasmes de débauche évoqués par les fraternités ne sont jamais bien loin.
Animal House pourrait paraitre au premier abord comme un n-ième film réutilisant ces formules mais ce serait omettre qu’il s’agit en fait d’un des pionniers du genre. Et comme souvent au cinéma, les imitations sont rarement aussi bonnes que les originaux. Si vous avez aimé n’importe lequel des films et séries sus-mentionnées, n’hésitez pas à voir Animal House.
Le film est subversif car il n’hésite pas à montrer une paire de seins ni à glorifier le style de vie décadent des personnages mais ne va pas trop loin dans le ‘gross’ comme ont pu les faire ses successeurs du genre American Pie ou certaines séquences vont jusqu’à être malaisantes à dessein. C’est une force pour séduire une audience plus large que les 15-24 ans qui représentent l’immense majorité des amateurs de ce genre de film.
Par contre, le scénariste-directeur John Landis commet une faute commune à la quasi totalité des films du genre. En voulant faire marcher un ensemble-cast du début à la fin plutôt que de resserrer l’intrigue autour de certains, le film n’a pas la place pour développer ses personnages au delà de la surface. Aucun n’évolue vraiment entre le début et la fin de l’histoire. Malgré l’initiation et les épreuves qu’ils ont du endurer en se serrant les coudes, je ne qualifierais pas ce film de coming-of-age car les personnages eux même ont tiré peu de lessons de leurs péripéties. Et à force de donner le même role et la même importance à tous les personnages, le film devient alors presque une succession de gags plus qu’un tout cohérent à progression régulière.
Autre petite ombre au tableau, le film prends la liberté de franchement sortir d’un cadre réaliste pour le final, cela sert la comédie mais nuit à l’immersion et à l’identification aux personnages, je vous laisse juge de ce que vous préférez entre les deux.
Dans l’ensemble un film très agréable mais qui en fait parfois un peu trop. Il vaudra quand même le coup de se laisser séduire, d’enfilez sa ceinture et de se laisser emmener par les joyeux drilles des Delta Tau Chi au bar le plus proche pour y découvrir la vie de campus.