Énième réalisation de Clint Eastwood, American Sniper est un projet qui date et qui changea souvent de mains pour enfin se finaliser et sortir dans nos salles en ce début d’année 2015.

Au départ, Spielberg s’était engagé sur le projet mais déclina ensuite à cause d’un sévère manque de budget pour ses projets, vient ensuite Eastwood qui prit la relève et se confirma officiellement mais le changement n'eu pas seulement eu lieu pour la réalisation. En effet, l’acteur qui devait interpréter le NAVY SEAL le plus connu d’Amérique n’était autre que Star Lord..enfin Chris Pratt mais c’est Bradley Cooper qui lui vola la vedette, étant déjà producteur sur le projet, Cooper s’y intéressa de plus en plus jusqu’à décrocher le rôle principal.

American Sniper est un film assez spécial, le rendu à la sortie du film est assez étrange, si bien qu’on ne sait pas réellement si l’on a vu une satire du patriotisme américain ou bien une lettre d’amour aux « héros » des Etats-Unis. Le maître des Westerns délivre une phase assez étrange de construction, par moment en surexploitant et faisant surjouer les acteurs dans leurs quêtes invisibles de libération d’une Amérique sous l’emprise terroriste et une perpétuelle quête de protection. Difficile de juger véritablement ses intentions réelles, il a sans doute préféré laisser peser le doute pour s’accorder sur la critique et faire monter les audiences, seul le temps nous le dira.

Pour ce qui est du long-métrage en lui-même, l’intrigue s’intéresse à la vie de Chris Kyle de son rentré dans l’armée jusqu'à sa sortie. Bien que prévisible le tout est assemblé sans problème avec un montage soigné, chaque scène est travaillée mais souvent fainéante dans sa création. Effectivement, bien que le tout soit professionnel, à aucun moment on ne reconnait une grande patte artistique, Eastwood se plonge dans une romance clichée et des scènes d’actions certes efficaces mais déjà vues. Là où il est intéressant de voir son intérêt c’est dans les multiples traumatismes des personnages refaisant surface dans le quotidien du protagoniste, même si encore une fois il est bien loin d’être le premier à exploiter ce sujet. Là ou Mendes avait travaillé en long et en large la psychologie militaire dans Jarhead, Eastwod préfère l’humain à la subtilité en délivrant des scènes choques et profitables, malgré une constante à ne jamais déborder dans l’audace de ses propos ou dans sa mise en scène. La question de savoir s’il n’aurait pas été mieux de choisir Scott pour livrer une telle fresque militaire comme il avait su le faire dans La chute du faucon noir.

Pour ce qui est de l’image, l’étalonnage n’est pas très surprenant et la photographie est propre même si elle aurait sans doute demandée un plus d’audace ici aussi. Le véritable défaut incompréhensible dans un tel long métrage c’est l’utilisation des effets spéciaux. Quasiment tout les véhicules aériens, explosions, impacts de balles ou vagues d’ennemis sont en image de synthèse, ce n’est en rien un véritable problème habituellement mais lorsque la production fait appel à des sous-traitantes pour réaliser les FX, le réalisme perd en efficacité. La plupart des effets sont atroces, de ce fait, un réel manque de budget se ressent à chaque instant et les raisons pour lesquelles Spielberg quitta le navire commencent à se comprendre. Ça parait sans doute anodin mais l’exemple parfait pour démontrer le manque d’intérêt réel de la production est dans l’utilisation d’un faux bébé lors d’une scène. C’est incroyable que la scène n’est pas été retournée, de plus, une des scènes à émotions fortes qui se fait littéralement anéantir à cause de cette idée farfelue, là où le spectateur aurait dû verser une larme de tristesse, il l’a versera d’hilarité.

Malgré ses imperfections techniques, le tout reste organisé et propre, un véritable travail sonore à lieu lors des scènes les plus intenses, les bruitages rendent les scènes véritablement intenses, une grande réussite sonore même si l’ost en général manque de présence.

Quant à la performance de Cooper, elle ne manque pas de talent mais fait tache devant ses compatriotes totalement au second plan par rapport à ce dernier, l’effet de destruction d’équipe subit ne fonctionne alors qu’à moitié, dû au manque d’implication de certains protagonistes.

En définitif, American Sniper n’est pas un mauvais film mais se laisse bien trop dans la conformité de ses propos et gâche le véritable potentiel qu’il avait.
KenshiMaster
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le 21 févr. 2015

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