Quand Clint devient un loup de propagande

Le film de trop. Clint Eastwood nous livre ici un film de propagande pro-Etats Unis, ce pays qui est forcément ‘le plus beau pays du monde’. Bradley Cooper (Happiness Therapy, Limitless, The Place Beyond the Pines) est Chris Kyle, un super sniper envoyé en Irak et qui cumule à son palmarès plus de 100 victimes.. Clint Eastwood, qui a affiché publiquement son orientation politique du côté des conservateurs, raconte l’histoire de ce meurtrier et en a fait un héros..
Dans la vision de Clint, l’homme, le vrai, est un modèle du Texas, un macho adepte de rodéo, un type dur, qui ne se plaint pas, qui sait encaisser sans broncher. La sensibilité ? l’empathie ? On la fout au placard parce que en Amérique, on se laisse pas marcher dessus !


Lors qu’est évoquée l’enfance du héros, son père froid et autoritaire lui transmet comme valeur essentielle ‘la loi du plus fort’ :



Il y a trois types de personnes dans ce monde : les moutons, les loups, et les chiens de berger. Certains préfèrent penser que le mal n’existe pas dans le monde. Et si un jour ils étaient directement menacés, ils ne sauraient pas comment se protéger. Ce sont les moutons. Et puis tu as les prédateurs. Ils utilisent la violence pour intimider les autres. Ce sont les loups. Et puis il y a ceux qui sont bénis par le don de l’agression et un besoin écrasant de protéger le troupeau. Ils sont une race rare qui vit pour se confronter avec les loups. Ce sont les chiens de berger.. Et dans cette famille, on n’élève pas de moutons..



Lorsque le soldat est de retour au pays, il montre des troubles de stress post-traumatique, et il est reçu par un psychologue :




  • Est-ce que vous pensez souvent aux gens que vous avez tué ? Regrettez-vous d’avoir agit ainsi ?

  • Mon seul regret est de ne pas avoir pu sauver plus de soldats américains. Je ne pense pas aux victimes,



A aucun moment notre « héros » ne remet en question le pourquoi de la guerre en Irak, on ne s’intéresse pas du tout aux populations locales qui peuvent voir l’armée américaine comme une force d’invasion.
On esquive également complètement la vie de l’assassin du héros Eddie Ray Routh, perturbé suite à son passage dans l’armée, ou de son ennemi juré, un sniper ex-tireur olympique.
Ce film n’est qu’un film de propagande, une apologie décervelée de la violence, de la guerre, des armes. Ce qui est inquiétant, c’est qu’il ait eu un tel succès (plus de 3 millions d’entrée en France).


critique publiée sur https://boulimiedeculture.wordpress.com/2015/09/07/american-sniper/

aldanjack
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le 30 déc. 2015

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aldanjack

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