Amis Publics, c'était pour moi l'occasion de voir un Kev Adams pas chiant, qui ne mettrait pas son costume de gamin geignard et naïf, mais prendrait un rôle enfin sérieux avec une réelle réflexion laissée au spectateur derrière. Biensur, la couleur était annoncée en tant que comédie dramatique (on est en France, oui ou non?), mais l'envie y était.


Je ne mentirais pas en disant qu'il aurait pu être très bon : il m'est arrivé de m'esclaffer sur certaines blagues qu'on n'aurait pas forcément attendues, certains passages parviennent à émouvoir, l'histoire rocambolesque laisse un goût de l'instant très présent jusqu'au moment fatidique, mais voilà : le film n'est pas bon du tout.
Tout ce qu'il parvient à mettre en place d'intéressant, il le démonte aussitôt avec une contre-partie qui gâche toujours tout.


Prenons ce personnage du flic qui est une des 3 grosses balles que s'est tiré dans le pied le réalisateur. C'est une caricature du flic dont on ne sait ce qu'il fait là, mais il le fait en râlant et use de ses avantages de flics pour ses intérêts personnels. Un véritable cliché ambulant du policier pénible, car au final tout ce qu'il fait, c'est pour :
- avoir le droit de gueuler après ses collègues de travail qui lui diront "ok"
- essayer de se faire bien voir par la femme flic, de la pécho en somme -on ne sait pas pourquoi, on ne le saura jamais.
A première vue, c'est mauvais, mais c'est exploitable d'une bonne façon. Sauf que ce ne sera pas exploité. Donc c'est mauvais.
Apparté : je me demande, étant flic, s'il sait qu'il peut se manger une amande pour avoir embrassé de force la femme flic...


L'autre balle dans le pied, c'est le second personnage féminin. Sa seule vraie raison de participer au bazar est, à l'évidence, une crise d'adolescence tardive car elle tend à perdre son bon sens au fur et à mesure que le temps passe (sauf à la fin, où elle a un sursaut d'instinct de survie). C'est une catastrophe, car ce personnage est quand même super important pour l'histoire, ce qui m'amène au dernier point qu'il ne me semble pas à négliger :


Le sexisme. Sans rentrer dans le débat, certaines scène m'ont juste choqué par leur traitement fait aux femmes : du "elle est bonne" en passant par l'utilisation de la drague comme moyen quasi exclusif de communication entre hommes et femmes (avec gros plan de fesses à l'appui), petit détour par le couple dont la femme ne remarque les qualités de son compagnon que par son million de vues sur youtube, finissant sur l'égoïsme de la demoiselle à la fin qui en aura fait risquer leur vie à ses amis,etc... Tout, absolument TOUT est fait pour maintenir le statut de la femme chieuse, intéressée, au mieux baisable (excusez le terme). Chaque remarque faite dans leur direction est autant plus dommageable qu'elles sont considérées comme normales d'un côté comme de l'autre. Ca m'a complètement sorti du film, alors que clairement je n'y faisais pas attention en me jetant dedans.


Donc, je conclurai que j'ai passé un bon moment gâché

Morfray
4
Écrit par

Créée

le 12 oct. 2017

Critique lue 499 fois

Morfray

Écrit par

Critique lue 499 fois

D'autres avis sur Amis publics

Amis publics
wgeff
7

Changement de registre

Après le succulent navet non cuit "Aladin", je me suis dit que je n'irai plus voir Kev Adams au cinéma. Finalement la bande-annonce du film m'a fait changer d'avis. Le scénario n'est pas...

le 29 févr. 2016

4 j'aime

Amis publics
Capitaine-CLG
5

Mouais, ça passe

Ca n'est une nouvelle pour personne: Les Nouvelles Aventures d'Aladin était un film de merde et selon moi le pire film français de 2015 ( pour plus de détails:...

le 21 juin 2016

3 j'aime

Amis publics
ElodieFeyertag
1

Dommage que se soit un film qui ne respecte pas les femmes

Cliché et irrespectueux, le méchant flic avec son brassard genre nazi, qui fait une sieste en patrouille et qui se réveille quand son collègue dit "pute" pour attirer son attention, après quoi il se...

le 7 janv. 2023

2 j'aime

Du même critique

Amis publics
Morfray
4

Le beau, le bof et le beauf

Amis Publics, c'était pour moi l'occasion de voir un Kev Adams pas chiant, qui ne mettrait pas son costume de gamin geignard et naïf, mais prendrait un rôle enfin sérieux avec une réelle réflexion...

le 12 oct. 2017