Anastasia
7
Anastasia

Long-métrage d'animation de Don Bluth et Gary Goldman (1997)

C'est toujours le même refrain : les barbus crient et les chauves sourient.

Avant de commencer la rédaction de cette critique, j'ai lancé l'OST d'Anastasia. Je suis donc actuellement en train de chanter et de me trémousser sur mon canapé. Convenons que ce n'est peut-être par la meilleure attitude pour écrire une brillante critique qui, j'en suis sûre, révolutionnera votre regard sur ce dessin-animé. A quelque chose près.

Cela se passait en 1998, et ma mère, en ce temps là, m'emmena voir Anastasia au cinéma. Pour dire vrai, je n'ai pas de souvenirs de cette première fois. Comprenez, en 1998, j'avais six ans ou cinq ans selon le mois de l'année. Et pourtant, dès ce jour, j'ai aimé passionnément ce film d'animation. J'ai eu les cassettes, les couettes, les livres illustrés, je connais par cœur les chansons en français et en anglais. Pour dire, j'ai même tenté de les apprendre en néerlandais. Et plus tard, j'ai acheté à plusieurs reprises le DVD (après déménagement, pertes etc). Je suis donc une fangirl. Pourquoi cela ?

Anastasia, c'est l'histoire d'une jeune femme Anya, orpheline, malheureuse, sans racine et sans souvenir qui ne possède qu' un collier où est inscrit "ensemble à Paris". Grâce à un signe donné par un chien, elle se lance dans une grande quête à la recherche de son identité en direction de Paris. Elle est accompagné de deux hommes, Dimitri et Vladimir, qui souhaitent toucher la récompense de la grand-mère de la grande duchesse Anastasia, fille de Nicolas II, Tsar assassiné suite à la révolution d'octobre. En effet, Anastasia et la reine douairière ont été séparées alors qu'elles devaient se rejoindre à Paris. Et si Anya était une grande duchesse ? Et si Anya avait une famille qui l'attendait à Paris ?

Je conçois qu'on puisse trouver le scénario faible même pour un film pour enfants. Et pourtant, même adulte ce film fait toujours rire et sourire grâce notamment à Bartok, la chauve souris du grand méchant Raspoutine (à l'origine de la malédiction sur la famille Romanov et de la séparation des deux femmes). En effet, si vous êtes attentif, vous pourrez entendre les petits jeux de mots qu'il nous lance l'air de rien et qui font toujours mouche. Raspoutine, grand méchant, frayeur de mon enfance, est aujourd'hui l'un des méchants les plus sympathiques par son côté pathétique et volontairement exagéré. L'humour est donc bien présent grâce à ces deux personnages. On le retrouve aussi dans l'antagonisme d'Anya, femme forte et de Dimitri, qui est ... Dimitri.


Au delà, les images sont très belles, l'une des séquences dans le palais, en première partie du film, qui fait revivre un bal made in Russia sous l'Empire est tout simplement époustouflante. Les musiques sont superbes et garantissent le rythme du film. Tiens, un petit coup de mou ? Et bim ! Une super chanson à chanter à tue-tête.

Mais Anastasia, c'est plus que cela pour moi. Anastasia c'était le modèle de femme que je voulais être enfant, je voulais pouvoir répondre aux autres, faire des blagues et partir en quête de mon identité parce qu'au bout du chemin quelqu'un me tendra la main, il me semble que ma vie change ... Anastasia, c'était l'espoir, que malgré tout, la vie n'est pas écrite à l'avance, que tout le monde avait sa chance, que chacun pouvait se "trouver".


J'en suis revenue depuis. Pourtant, je ne me lasse pas de ce film d'animation, il me fait rêver, il me fait chanter, il me fait rire. Encore et toujours depuis seize années. Il a toujours été là.


Cela dit, le seul bémol, c'est le traitement manichéen de la production américaine qui oppose la gentille famille royale aux méchants bolchéviks représentés par Raspoutine (?) qui ont détruit la russie. Mais bon, c'est le film de mon enfance, je suis capable de balayer ce manque cruel d'objectivité. Chacun ses contradictions.
SarahEissner
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le 12 nov. 2014

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Sarah Eissner

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