On pouvait attendre d'avantage d'une Palme d'Or

L'atout principal et peut être même l'unique atout d'Anatomie d'une chute c'est son réalisme incroyable- quasi documentaire- et le perfectionnisme dans la mise en scène qui lui permet d'arriver à ce résultat. Tout repose là dessus. Les échanges entre les différents protagonistes semblent souvent être tirés de véritables procès verbaux d'enquête ou d'interrogatoire et les scènes au Tribunal, donnent l'impression d'observer de vrais débats à travers des caméras qui auraient été placés dans une authentique salle d'audience.

Mais derrière cette mise en scène soignée, hyper réaliste et les excellentes prestations des comédiens, il y a comme un sentiment de creux sous latent. Car une grande majorité de spectateurs risque quand même d'avoir quand même du mal à s'identifier à ce fait divers criminel (mais peut être accidentel en fait) touchant cette famille trés bourgeoise, qui vit un peu en retrait de la société au sens propre comme figuré. Sans vouloir paraître excessivement populiste, on ne peut pas exactement dire que le film fasse vraiment écho avec les enjeux actuels du monde ou les préoccupations de la majorité des gens. Or ce manque d'identification devient le principal frein à l'impact du film. On va être divertit, voir emballé le temps de sa projection, mais ça risque d'être oublié trés vite après.

Anatomie d'une chute se situe quelque-part entre une sorte de télé réalité haut de gamme au vernis classieux et des célèbres émissions de faits divers criminels telles que Non Elucidé ou Faites Entrer l'accusé. Ce mélange n'est pas forcément triste ou désagréable et de plus j'ai personnellement beaucoup de plaisir, à regarder les émissions mentionnées plus haut, qui sont généralement de bonne facture sans oublier mon intérêt pour les affaires criminelles qui ne gâche rien.

Je suis donc le spectateur idéal de ce genre de productions quelque-part, sauf qu'on on pouvait légitimement s'attendre à autre chose d'un film sélectionné à Cannes et de surcroît ayant eu la Palme d'Or. Pas forcément en termes de forme ou de qualité d'ailleurs, mais simplement d'ambition ou de message. De fond en d'autres mots. Ma note moyenne relève donc d'avantage de la déception ressentie que d'une appréciation vraiment objective. Mais la déception fait partie de l'expérience cinéphile et ne doit jamais être prise à la légère.

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