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Anon
5.5
Anon

Film DTV (direct-to-video) de Andrew Niccol (2018)

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Si j'apprécie un genre de SF, c'est bien celui de la prospective technologique et tout ce qui touche aux horizons transhumanistes. En cela, le scénario de Anon me promettait de passer un bon moment.


L'univers travaillé, avec un goût mature pour l'architecture brutaliste, une ambiance aseptisée à souhait, éclairée à la lumière bleue —l'image étant façonnée afin de ressortir la plus artificielle possible— nous plongent dans un univers dystopique où l'ordre ne peut se maintenir qu'aux dépends de nos vies privées. Grâce à un système informatique puissant, tous nos souvenirs sont archivés et peuvent êtres échangés ou re-visionnés à l'infini, ce qui admet aussi que tous nos actes peuvent être surveillés.


Les décors reprennent un référentiel design éclectique aux associations étonnantes ; voiture vintage années 70' à la Loewy et mobilier tubulaire des années vingt cohabitent avec les immenses architectures bétonnées à la Tadao Ando.
L'absence d'écran est un détail qui m'a satisfaite : la technologie augmentée à la base du système se déploie directement sur notre rétine grâce à ce qu'on suppose être des lentilles de contact améliorées, ce qui rend complètement obsolètes nos pauvres plasmas 4K encombrants.


Dans cette esthétique se développe une intrigue policière qui n'a d'original que le mode opératoire du tueur qui par un habile algorithme trompe le système et arrive à "s'anonymiser", devenant la bête noire des services de police.


Avant de commencer le dur de la critique, je tiens à noter quand même quelques détails intéressants comme les plans prenant presque des fois des allures de jeux vidéos style shotgame, ou encore certaines séquences en plan large qui nous permettent d'apprécier les décors tout en accentuant notre impression de vertige, ou quelques jeux de lumière ça et là pas mal menés. Ces deux derniers détails permettant d'ailleurs d'installer l'état de psychose plutôt réussie à certains moments.


Pour en venir aux choses plus concrètes : j'imagine que le jeu statique et ennuyeux des acteurs était souhaité, mais il empêche finalement tout rythme lors du déroulement de l'histoire et on doit donc subir sa lenteur et son atmosphère dramatique. Car la faille principale est là : tout se prend trop au sérieux tout en enfilant les clichés. Le scénario très bancal s'assoit sur le concept pourtant, comme je l'ai dit au début de cette critique, prometteur, accompagné de ses dialogues philo-comptoir qui m'ont fait grincer des dents à plusieurs reprises.
Mais si il n'y avait que ça... j'ai eu l'impression de me prendre en pleine gueule un condensé de fantasmes masculins en puissance. Passe encore l'ambiance vieux polar, le côté trading multinationale, le whisky sec après le boulot (si si, dans un penthouse qui donne sur une vue panoramique d'un champ de gratte-ciels), les scènes de cul qui transpirent le fantasme testostéroné, la mise à nue systématique de toutes les femmes dans le film même sans raison apparente, les dialogues ténébreux... Bon.... ça annonce la couleur. Mais il fallait en plus que l'auteur s'arroge le droit de nous faire une scène lesbienne que même les scénaristes de la catégorie homonyme sur youporn n'oseraient plus nous pondre au XXIème. Trop pour moi. Merci non merci.

Idoles
3
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le 10 juin 2018

Critique lue 520 fois

2 j'aime

Idoles

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