Entre Sonatine et l'Impasse

Alors c'est un film qui m'a un peu déçu et qui a su en fait revenir là où il m'avait plus, me laissant sur une bonne note donc je serrai assez enclin à en faire l'éloge. En fait, le principal problème du film, peut être la seule chose que j'ai à lui reprocher en fait, c'est sa bipolarité de ton. Constamment il va jongler entre quelque chose que j'adore: la mélancolie clichée des grands sentiments confrontée à une mise en scène qui joue dans des sphères inverses, dans un environnement d'ennui gris-bleu brutaliste (et par la suite tropical mais toujours dans le terne). Mais il va aussi faire quelque chose que j'aime moins, et qui constitue une grosse partie du milieu du film: la déconstruction de "l'idéal yakuza" par le pittoresque ridiculisant, c'est à dire non pas comme un Kitano poètique ou un Fukasaku rageur, mais comme un Miike baroque, libéré des tabous. Et disons que j'ai pas trop aimé la seule fois où j'ai vu ce Miike là en action (Dead or Alive). Malgré le fait que ce film le dose plutôt bien, et que comme je le dis il sait alterner avec des moments vraiment beaux et sincère, c'est une heure de film qui va brider son blues car les deux sentiments ne vont pas ensemble, et que passer d'une ballade évasive pleine d'ennui (dans le bon sens du terme) à des démonstration clownesque personnellement c'est moins mon truc. C'est un reproche vis à vis de mes gouts seulement, car en réalité c'est plutôt interessant comme démarche.

Le reste c'est que du bon et si vous aimez Sonatine ou hana-bi, ça peut être un curiosité pas désagréable.