De la beauté de la survie

Antarctica (1983)

Loin de la version insipide de Disney sortie il y a une quinzaine d'années, Antarctica 1er du nom est une oeuvre bien plus mature et aboutie. Il est inspiré de faits réels survenus lors d'une expédition japonaise en Antarctique à la base de Showa.

Dans cette version on ne s'embarasse pas d'un prélude long et peu utile et on est directement plongé dans une nature sublime mais hostile. Tout comme l'environnement qu'elle expose et qui constitue le véritable cadre de cette histoire, la réalisation est très épurée, les dialogues sont concis et peu nombreux ; s'en dégage une impression de vide, contrastant avec un îlot de tendresse et de vie, celui formé par la meute de chiens, et leur amitié indéfectible avec les hommes qu'ils accompagnent.

Le film a un rythme assez lent, bien que nous immergeant tout de go dans son domaine glacé il prend ensuite son temps pour poser son cadre et ses enjeux, laissant la part belle au ressenti et à la contemplation. Ce n'est donc pas à proprement parler un divertissement même si l'aspect aventure y est bien présent.
Il a aussi évidemment un peu vieillis mais conserve ce charme tout particulier que l'on trouvait dans les films d'aventure pré 2000.

La plongée dans le drame de cette histoire est aussi renforcée par la musique de Vangelis qui signe là à mon humble avis une de ses plus belles si ce n'est sa plus belle composition. Elle s'accorde parfaitement aux enjeux et aux images, sublimant l'émotion, l'effort, l'émerveillement, le danger aussi.

Je le recommande à quiconque a envie de s'émouvoir et de s'évader, véritable hymne à la (sur)vie ainsi qu'à la beauté minérale et animale dans lequel l'homme et ses remords jouent finalement un rôle secondaire.