Woody Allen a choisi Jason Biggs, la star de la série des « American Pie » pour cet épisode new-yorkais, où il apparaît lui-même en coach sentimental et mentor paranoïaque. Ce film marquera son avant-dernière apparition en tant qu’interprète dans ses propres réalisations et il semble y passer le flambeau à un jeune représentant de l’humour américain, tout autant tourné vers le bas de son nombril, mais en moins littéraire…
Les scènes réunissant les deux acteurs sont les plus drôles, Woody Allen exploitant à fond ses délires de persécution ou sa misanthropie ( il faut le voir en adepte de l’auto-défense ou en train de s’acharner à la batte de base-ball sur une voiture qui lui a pris sa place…)
Mais il y anéantit aussi toute forme d’idéalisme amoureux en faisant de son «disciple » la victime d’une Christina Ricci diablement sexy et manipulatrice.
La fin sonne comme un nouveau départ, annonciateur de l’exil provisoire de Woody Allen, parti tourner en Europe le temps de quelques films (dont le mémorable « Match Point », deux ans plus tard).
« Anything Else » ne se classe pas parmi ses plus grandes réussites, mais chose rare, il est tourné en format large 2.35 ( l’occasion de magnifier Central Park notamment) et compte suffisamment de moments délicieux et d’ingrédients inhérents à son cinéma (les apartés face-caméra, les séances chez le psy, la frustration sexuelle, le marivaudage, ..) pour ravir ses adeptes.