(Attention : cet avis peut contenir des traces de noix et du lyrisme de bac à sable)
Décrire ce monument du cinéma est quasiment chose impossible. On a déjà beaucoup, beaucoup écrit dessus, à un tel point que sortir une phrase telle que "c'est plus qu'un film, c'est une expérience" pour le résumer peut sembler un infect cliché pas frais.
Et pourtant, c'est bien ce qu'est Apocalypse Now. Une expérience esthétique, sensorielle, presque physique. Un océan d'images dans lequel on plonge, et duquel on sort marqué à jamais. Un rêve mis en image ; ou plutôt un cauchemar, une symphonie de l'horreur, belle et glaçante. Et un chef-d'oeuvre, pour peu que l'on s'y abandonne, qu'on y entre ; parce que sans aucun doute, il semblera trop abstrait, trop irréel, trop long ou lent à certains. Tant pis pour eux.
Le visage de Martin Sheen se confondant avec la jungle en feu.
La chevauchée épique et absurde des hélicoptères.
La dérive lente et hypnotique du petit bateau des héros qui s'enfonce dans la folie.
Le délire des troupes devant un spectacle de cabaret.
L'arrivée, enfin, devant le mystérieux et magnétique Kurtz.
Le sacrifice rituel d'un boeuf sur la musique des Doors.
Martin Sheen ensanglanté qui descend les marches du temple, dans un plan qui sera repris quasi à l'identique par John Milius (soi dit en passant scénariste du film) pour le final de Conan le Barbare.
La folie. L'émotion. La beauté. La mort.
Un film hors du temps. Un film hors des mots.
Voilà ce qu'est Apocalypse Now.
Peut-être pas mon film préféré, mais sans aucun doute le meilleur que j'ai jamais eu l'occasion de voir. Un ensemble de tableaux inoubliables et mystiques, composé par un réalisateur génial et servi par une interprétation parfaite.
Coppola, vous avez beau être barbu, je vous aime.
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