Sobriété et poésie

Mes attentes avant de regarder Apollo 11 étaient faibles, je pensais aller voir un documentaire qui sans doute intéressant, serait long et lourd en informations. Il n'en est rien.

Apollo 11 c'est avant tout un film qui brille par sa sobriété, à l'écran vous ne verrez que des images d'archives, agrémentées de quelques schémas et textes informatifs somme toute rares et ne brisant pas l'immersion. L'absence de voix off, on entend surtout les communications entre Apollo 11 et la Terre, permet de rentrer dans le film et d'oublier souvent qu'on regarde un documentaire. Les aspects techniques et scientifiques de la mission ne sont pas expliqués et c'est sans doute mieux ainsi, le film ne veut pas tant informer que montrer, nous faire profiter du spectacle.

Cette sobriété offre au film sa seconde qualité, sa poésie. Le réalisateur a conscience de la puissance des images qu'il montre et sait les mettre en valeur sans tomber dans le sensationnalisme. Apollo 11 est éminemment poétique, que ce soit au moment ou on voit cette immense ferraille prendre vie et quitter la surface de la terre, ou dans la vision de la terre depuis la lune qui force a l'humilité.

En intervenant au minimum avec les images d'archives, le réalisateur évite dans la mesure du possible l'écueil du roman national américain, nous laissant nous positionner par exemple au moment ou le Président américain appelle les astronautes alors sur la lune.

Le film est un véritable spectacle de gigantisme n'ayant rien a envier aux films de science-fiction passés ou actuels, et nous fait ressentir a merveille le drame et la beauté du voyage spatial.

Un seul bémol peut-être, la musique souvent discrète est parfois trop dramatique et casse un peu l'immersion.