Dans ce film, on retrouve un James Stewart qui semble tout droit sorti d'un film de Frank Capra. Journaliste acharné il va tout mettre en œuvre pour prouver l'innocence de Frank Wiecek, interprété par le toujours convaincant Richard Conte, un homme condamné à perpétuité pour le crime d'un policier qu'il n'a pas commis.


Le film possède un aspect documentaire, appuyé par une voix-off, et une vitesse de narration qui lui donne une énergie permanente. Le noir et blanc lui donne une sorte d'authenticité et permet à Hathaway de s'adonner à un jeu sur les contrastes qu'il apprécie particulièrement, une touche film-noir qu'il maîtrise avec rigueur.


Très proche de son script et au plus près de ses personnages, sans grandes frasques de mise en scène, ni effets sensationnalistes, le cinéma d'Hathaway découle d'une mise en scène simple et sans esbroufe, une sorte de filmage pépère qui pourrait s'avérer pompeuse chez un réalisateur quelconque.


La distribution n'est pas en reste avec en plus de l'excellent James Stewart et de Richard Conte, propose quelques figures incontournables du film de l'époque comme Lee J. Cobb ou Moroni Olsen.


Sans qu'il n'est jamais été un dénonciateur acharné cherchant à prouver quoi que soit, le réalisateur du Carrefour De La Mort, dépeint ici avec une vraie émotion quelques portraits de personnages touchants, comme la mère courageuse et modeste qui passe une annonce dans le journal où le rédacteur interprété par un James Stewart, parfait dans un rôle qui lui colle à la peau, travaille en tant que rédacteur. Mr. Smith incarné.


Une mise en scène classique mais jamais pompeuse, une vitalité progressiste et une direction d'acteurs impeccable, tout le cinéma de ce petit maître qu'était Henry Hathaway est présent dans ce film de qualité.

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le 3 févr. 2018

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