Pas besoin d'acide pour comprendre Arizona Dream, ni même vôtre vie.

En fait, on débarque dans une histoire de vie ordinaire, ça vous la coupe hein? Mais pourquoi?


Ce que Kusturica nous montre dans cette oeuvre remarquable, c'est la vie et les aspirations de plusieurs protagonistes, présentée de manière enfantine et hyperbolique. Chacun a un rêve en particulier et des idéaux de vies (et même de mort, dans les dernières scènes). Axel a un rêve qui le hante et qu'il a du mal à comprendre, celui d'une peuplade Inuite qui vit du poisson en Alaska. Il débarque dans la vie de son oncle concessionnaire de Cadillac qui rêve d'atteindre la lune avec ses bolides, de son meilleur pote qui veut devenir acteur, de deux belles-mère et belle-fille qui rêvent respectivement de voler et de devenir une tortue. Ils finissent par vivre ensemble en Arizona pour réaliser tous ces rêves enfantins sans y arriver réellement.


L'oncle décède, le pote se résigne à vivre sans pouvoir poursuivre son rêve en continuant à apprécier le cinéma à sa manière, la belle-fille se suicide et accomplit son souhait de devenir une tortue immortelle, la belle-mère arrive à voler et Axel continue sa route en ayant vu que les rêves ne se comprennent et ne se réalisent pas forcément.


Il tente tout de même d'accomplir son rêve d'aller en Alaska au volant d'un avion de conception artisanale avec son amour qui rêve de voler dans le ciel. Malheureusement, leurs tentatives échouent face à leurs ambitions élevées et non-comprises. N'est-ce pas la métaphore d'un couple qui s'essouffle face à trop d'idéalisme conjugal?


En tout cela, ce film est une métaphore et une hyperbole rocambolesque de la vie qui renvoie une image plus poétique de la vie, de ses relations, de sa simplicité et de sa complexité, sans pour autant tomber dans une vision manichéenne des personnes. Tous sont attachants, tarés et beaux, tout comme vous!


On retrouve également des similitudes des autres films de Kusturica: les engins mécaniques aux comportement loufoques (ici les ventilateurs), la robe de mariée blanche symbolisant la mort d'une femme profondément déchirée, les animaux paranormaux (ici le poisson volant) qui suivent les personnages principaux tout au long du film, les polygones amoureux et parfois "contre-nature", l'orchestre et la bande son accompagnant les personnages, la joie et la tristesse simultanées dans chaque instant, et sans doute encore biens d'autres...


Essayez d'aborder les aspects de vôtre vie comme Emir Kusturica le fait, la rigolade, l'émotion et la compréhension seront au rendez-vous!

Johnn_Ho
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le 8 oct. 2018

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Johnn Ho

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