Huis-clos temporel

Au même titre qu'Un jour sans fin (1993) ce long-métrage produit par Netflix aborde le thème de la boucle temporelle, qui est donc loin d'être nouveau.

Cependant, on est loin du try and die assez basique du récent Edge of Tommorow (2014) puisque de nouveaux éléments surgissent dans les nouvelles boucles : la prise de conscience progressive des personnages rajoute de nouveaux enjeux.

Ainsi ce huis-clos évite soigneusement l’écueil de la redondance et de l'ennui auquel on aurait pu s'attendre avec un tel sujet. En effet, on découvre au rythme des boucles les différents points de vue des personnages, et les nombreux rebondissements redistribuent à chaque fois les cartes ce qui multiplie les possibilités malgré le cadre restreint.
Les indices permettant de comprendre l'histoire sont distillés avec parcimonie tout au long du scénario qui laisse tout de même le temps d'explorer la psychologie des personnages.

Tony Elliott ne noie pas l'histoire sous une masse d'informations superflues, laissant toute sa place à l'intrigue, et parvient à nous faire adhérer à son univers, sans rien nous montrer du monde extérieur. Le spectateur arrive parfaitement à imaginer ce monde post-apocalyptique, avec les informations qu'il récolte au long du film (Bulletin d'actualité, la pomme qui est une denrée rare, raréfaction des sources d'énergies, guerre planétaire...) explorant ainsi ces zones d'ombre volontaires.
Le petit budget du film ne gâche en rien le plaisir : les acteurs, peu nombreux mais impliqués, donnent une prestation fort présentable et la mise en scène se révèle soignée.

Dommage que certains aspects ne soient pas explorés, par exemple la folie que pourrait provoquer la répétition incessante de ces trois heures, ou encore :

Finalement, certains aspects peuvent paraître brouillons mais Tony Elliott nous livre ici un film très correct et minutieusement dosé, doté d'une intrigue intéressante et qui tient la route.