Astro Boy
5.5
Astro Boy

Long-métrage d'animation de David Bowers (2009)

Petit rappel. Astro Boy, ou Astro Le Petit Robot, pour les trentenaires est apparu en 1952 en manga grâce au Maitre Osamu Tezuka. Il a ensuite bénéficié d'une série d'animation en noir et blanc en 1963 puis d'un remake colorisé en 1984 au Japon (et diffusée sur TF1 à partir de 1986), remake devenu complétement culte et donc vous vous souvenez surement du générique. Une troisième série, un peu plus moderne mais toujours aussi fidèle a été diffusée en 2002-2003 notamment sur France3.

Le passage sur grand écran, en 3D, et par les studios Imagi responsables du très honorables TMNT Les Tortues Ninja était donc attendu.

Le film commence bien, par un générique un peu dynamique et montre une animation soignée. Le design des personnages, adouci pour faire moins « animation japonaise » est moins choquant que sur les photos. Le travail est plutôt réussi, pas encore à la hauteur d'un Pixar mais suffisant quand même.

On découvre alors que les scénaristes ont fait quelques changements : Metro City est une ville volante au dessus d'une Surface polluée de déchets et de carcasse de robots plus habitée que par des marginaux. C'est aussi une ville dirigée par une sorte de méchant un peu bancal, voulant se faire réélire et pour lequel travaille le Professeur Tenma et son collègue le Professeur Elefun. On passe même sur le nom du savant au gros nez. Après tout, il porte différents pseudonymes selon les séries et les versions.

L'origine d'Astro est plutôt respectée. Toby, le fils du Professeur Tenma décède dans des conditions tragiques (ici, une explosion qui servira à l'histoire et pas un accident de voiture) et son père construit un robot à l'image du fils, robot équipé des « meilleurs systèmes de défenses ». La scène de construction d'Astro est réussie, un petit frisson me parcourt le dos.

On n'est pas si mal finalement...

Ou pas. Là, l'histoire s'éloigne de manière flagrante du travail d'Osamu Tezuka renvoyant Astro à cette fameuse surface polluée. Et tout est gâché. On passe en quelques secondes de l'adaptation plus ou moins correcte d'une série d'animation culte à un film pour enfants entre 5 et 8 ans, complètement formaté.
Et on a droit à tous les thèmes habituels : l'acceptation de soi, le coté héros qui sommeille en chacun, la différence, l'écologie à la Wall-E, même un slogan piqué à Buzz l'Eclair.
A aucun moment, la barre ne sera redressée, s'enfonçant même dans les incohérences. Certes, les petits robots mignons et la ribambelle d'enfants entourant Astro plairont aux plus petits mais les amateurs du manga d'origine seront floués.
Et même la scène d'action finale ne relèvera pas le niveau, au plus bas. Finalement, seul le dernier plan me fera esquisser un petit sourire.

Astro Boy est un échec, un joli gâchis scénaristique, qui plaira sans doute à vos plus jeunes enfants mais sans plus. Et il prouve plusieurs choses : qu'Imagi a diablement besoin d'engager des scénaristes (et on espère que la présence de Paul Dini aux commandes de La Bataille des Planètes sauve les meubles) et que l'animation japonaise doit rester japonaise.
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le 18 mars 2010

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