La folie est un élément récurrent de la fiction horrifique. C'est un prétexte pour créer une certaine ambiance ainsi que des personnages tordus sortis de la part d'ombre de l'esprit des conteurs d'histoires.
Et dans ma quête de films d'horreurs rétros et underground, j'ai fini par tomber sur Asylum, notre sujet du jour.
Sorti en 1972 et réalisé par Roy Ward Baker, Asylum, L'Asile ou bien Les Mystères d'Asylum (ça dépend comment vous aimez votre titre) est un film à sketches horrifique prenant place dans un institut psychiatrique. Qui l'eut cru ?
On suit donc le jeune docteur Martin, qui cherche à se faire embaucher dans le service du docteur Starr. Mais arrivé sur les lieux, un autre médecin l'accueille et lui annonce que si il veut le job, il faut qu'il aille examiner quatre patients et qu'il devine lequel d'entre eux est le fameux docteur Starr, récemment devenu cinglé.
Il est important de noter que le scénario du film est signé par Robert Bloch, l'homme derrière le roman Psychose et qui fut un ami de H.P Lovecraft (d'ailleurs HPL en a fait le protagoniste de sa nouvelle Celui qui hantait les Ténèbres).
Nous sommes donc face à un des nombreux films d'horreur sorti des productions de la Hammer sorti dans les années 60-70. Si aujourd'hui beaucoup d'éléments du film pourraient être considérés comme ringards, ils ont tout de même leur petit effet ! Moi qui suis un affectionados de vieux films d'horreur, j'ai quand même pu trouver mon compte durant ces 1h20 de film. D'ailleurs certains élément sont quand même assez trash pour l'époque et on a même droit à un peu de gore.
Le scénario est d'une certaine qualité, il y a pas mal de mystère et de retournements de situations, le cadre et l'ambiance sont corrects, ça ne révolutionne pas le genre mais ça fait le taff !
On remarquera la présence de Peter Cushing, connu pour son rôle dans le premier Star Wars et d'autres films de la Hammer.
Ce qui fait la force de ce long-métrage c'est son scénario, découpé en plusieurs parties et reliées entre elles par un fil conducteur et un même cadre spatial. Dans le fond, il y a du bon et du moins bon.
Chacun des patients raconte sa petite histoire macabre, teintée de meurtre et de frissons. La folie des personnages est parfois lié à un évènement paranormal ou bien à un problème psychiatrique pur. Et le souci c'est que ce mélange de paranormal et de folie purement humaine est assez bancal; on croit d'abord que tout le film est teinté de surnaturel mais en fait pas tant que ça.
Comme dit plus haut, le scénario est signé Robert Bloch, et si vous avez lu/vu Psychose, vous trouverez quelques similitudes avec ce film, notamment tout ce qui tourne autour de l'imposture et du trouble de l'identité. Et pourtant, ce film fait moins bien que celui d'Hitchcock, même si il est original et solide, il possède sont lot de petits couacs.
C'est assez paradoxal mais en fait, la plupart des défauts du film viennent de son scénario. Les différentes histoires se ressemblent sur beaucoup de points et du coup on a l'impression de voir une simple variante d'un même fait à chaque fois. Le segment de fin est un petit peu poussé par les cheveux et ça rejoint le souci de la frontière entre paranormal et paranoïa.
Sinon, et bien ce film a subit les ravages de l'âge. Je voudrais pas reparler de Psychose mais quand on y pense, le noir et blanc a tendance à moins mal vieillir que la photographie des années 60-70 en couleurs.
Et à l'esthétique s'ajoute aussi la mise en scène, vieillote et pas vraiment effrayante. Quelque chose d'Halloweenesque et de théâtral comme tout ce qui sortait de la machine cinématographique de la Hammer. C'est marrant parce que en regardant ce film, je me suis dit qu'il aurait peut-être mérité un remake dans la décénnie 80. Tu rajoutes de meilleurs effets spéciaux, une mise en scène plus stressante avec quelques jumpscares et hop ! Tu obtiens une série B Pas dégueu qui fait le bonheur des loueurs de K7 dans les vidéo-clubs !
Concernant la musique j'ai pas grand chose à dire, à part le fait qu'elle est peut-être un peu trop spectaculaire dans les moments où elle devrait être plus minimaliste et angoissante. J'ai également eu un orgasme auditif lorsque j'ai entendu les premières notes d'Une Nuit sur le Mont Chauve de Moussorgski en intro et en outro. Décidemment, Fantasia a laissé des séquelles.
Asylum est donc une charmante série B horrifique qu'il est bon de regarder en automne, une tasse de thé à la main. C'est pas incroyable mais ça tient la route, c'est plutôt bien écrit et c'est divertissant !