Film iranien coréalisé par Raha Amirfazli et Alireza Ghasemi sorti en 2024, il est divisé en 3 parties. Dans Le diable n'existe pas, c'était 4 parties. Chaque partie se déroule sur une décennie différente avec des protagonistes membres d'une même famille. Une famille afghane a émigré en Iran au moment de l'invasion des talibans. C'est quelque chose de commun puisqu'il y en a des millions.

Sauf que, et c'est ce que nous montre le film, sous couvert de les appeler leurs frères, parce qu'ils sont musulmans et que, en principe, tous les musulmans sont frères, les iraniens exploitent ces afghans qui sont de la manœuvre bon marché. Ils se comportent exactement comme les capitalistes occidentaux dont ils sont sensés être les ennemis. Cette exploitation est légale, comme en occident. On les fait travailler, dans la première partie, dans une exploitation de tomates. Ils peuvent toutefois aller à l'école (du moins les garçons).

Sauf qu'après l'école les policiers viennent chercher les garçons pour les faire travailler gratuitement dans le commissariat. En effet, victime d'un dégât des eaux, il doit être entièrement rénové. L'un des officiers de police regarde le jeune garçon bizarrement. On comprend qu'il a des désirs homosexuels envers lui, désirs complètement contraire à l'islam et passible de mort en Iran, par ailleurs. Un jour, il l'isolera dans une pièce et il est suggéré qu'il le violera. En témoignent des marques au visage. Le garçon dira qu'il s'est battu. Car le mensonge est au cœur de ces trois films. Mensonge de la société iranienne, d'un côté, hypocrite, contradictoire, cela on a l'habitude, avec tous les films iraniens. Mais ici, originalité, mensonges de ces réfugiés afghans qui sont contraints de mentir pour tenter de sauver leurs fesses.

Un film intéressant qui aborde la question iranienne sous l'angle original des réfugiés afghans. Il n'y a pas trop de lenteurs ou de lourdeurs inutiles. Il rappelle en cela Chroniques de Téhéran, qui lui était un ensemble de 9 courts métrages où le mensonge était lui aussi, omniprésent. On peut regretter, peut-être un manque de profondeur, mais au moins c'est efficace. Et pour un premier film, bravo.

Hunkarbegendi
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le 17 août 2025

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