Bas les masques

Un film français qui fait du bien et qui rassure sur l'industrie cinématographique nationale. On est encore capable aujourd'hui de produire, avec des moyens conséquents, une oeuvre flamboyante et ambitieuse avec une véritable direction artistique. Je n'avais pas vu un tel film depuis la période faste de Jeunet, il y a déjà plus de 10 ans. Donc, juste par principe, je défends ce film qui va à l'encontre des standards français actuels.

Albert Dupontel signe certainement son objet le plus abouti formellement avec un travail permanent sur les cadrages, une mise en scène ample utilisant de nombreux plans séquences rappelant un certain David Fincher (excusez du peu) et une reconstitution irréprochable avec une multitude de trouvailles visuelles.

Alors, certains fans reprocheront à Dupontel de s'assagir avec le temps et de perdre son côté punk. Et bien pour une telle adaptation c'est tant mieux à mon goût. Même s'il existe quelques facilités et un côté foutraque par moments hélas.

Par contre, la durée finalement resserrée du film ne rend pas tout à fait honneur au merveilleux scénario du livre de Pierre Lemaître. On retrouve ce côté foutraque dans la gestion du casting et des personnages. Certaines scènes tombent hélas à l'eau lorsque d'autres souvent plus légères et comiques deviennent un poil redondantes. Le casting principal est tout de même brillant et par instants transcende l'oeuvre.
Je pense que Dupontel ne souhaitait pas verser dans la fresque mélodramatique pure et dure et préfère alterner les genres. C'est la force du film qui demeure très plaisant, mais qui pourra frustré légèrement dans sa dernière partie paresseuse et définitivement trop rapide. Mais pas d'inquiétudes, c'est du divertissement de haute volée avec quelques envolées dramatiques de toute beauté.

J'espère sincèrement que le box-office suivra pour profiter de tels films à l'avenir dans nos salles obscures.