When you're on the top There's no place you can really go but down

Tour à tour grossier, grotesque, vulgaire, pathétique, émouvant, intense, intelligent, Babylon nous donne à voir une tonne d’émotions dans cette débauche d’alcool, d’argent, de sexe, de drogue, bref de décadence. Car Babylon c’est un film sur la décadence hollywoodienne du début du XXème siècle. Mais Babylon c’est aussi un tour de force magistral : montrer du beau dans toute cette dépravation, arriver à nous rendre sympathiques des personnages pourtant tous plus exécrables les uns que les autres, parce que Babylon traite d’un sujet universel, la soif de reconnaissance et à travers elle d’une certaine immortalité (que le personnage de Brad Pitt incarne le mieux) et toutes les dérives que cela peut engendrer.


Personnages tous plus réussis les uns que les autres, auxquels on s’attache malgré tous leurs défauts, c’est avec une grande attention que l’on suit leur destin dans ce monde complètement déconnecté du monde réel. Car Babylon (et c’est un autre de ses tours de force) nous invite dans le rêve hollywoodien, tout en le gardant borderline avec le cauchemar qu’il peut engendrer, un monde dans lequel les façades dorées cachent les ruines que l’on ne doit pas montrer. Babylon joue parfaitement sur cette ambivalence. D’un foisonnement visuel et scénaristique incroyable Babylon finit même par nous user (dans le bon sens du termes) à l’image de ces personnages tous incroyablement interprétés. Tant et si bien qu’en 3h15 de temps on ne s’ennuie pas une minute. D’autant plus que le film, plutôt comique au début va peu à peu complètement changer de ton jusqu’à nous entrainer dans les profondeurs les plus nauséabondes de ce monde factice, mais aussi de l’être humain. Car Babylon est autant une histoire humaine qu’une histoire de cinéma, car c’est aussi ça Babylon, un vibrant et flamboyant hommage au 7ème art dans son essence même.


Incroyablement riche et dense, superbement filmé, très bien joué, avec un BO de haut vol, Babylon nous entraîne dans sa folie de la première à la dernière minute pour le plus grand plaisir de qui aime le cinéma. A voir.


LeTigre14
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 2 mars 2023

Critique lue 18 fois

1 j'aime

LeTigre14

Écrit par

Critique lue 18 fois

1

D'autres avis sur Babylon

Babylon
Sergent_Pepper
8

Door to the pictures

La sempiternelle question de la mort du cinéma semble avoir pris du galon ces dernières années, entre essor des plates-formes, fermeture des salles sous pandémie et difficultés de la reprise. Elle...

le 18 janv. 2023

247 j'aime

19

Babylon
JorikVesperhaven
5

Boursouflure hollywoodienne dégénérée.

Beaucoup de grands artistes ont leur film malade voire maudit. Une grande fresque pleine d’ambition dont le résultat n’est pas mauvais mais boiteux et souvent trop hermétique hormis pour celui à...

le 12 janv. 2023

145 j'aime

3

Babylon
Eren
10

Mille & une cuites

On le sait depuis quelques jours, le film de Chazelle a fait un gros bide pour son entrée au cinéma. Je ne vais pas m’étaler sur la question du pourquoi et du comment de ce bide, même si cela a...

Par

le 6 janv. 2023

124 j'aime

25

Du même critique

12 jours
LeTigre14
5

Tellement mieux à faire

« 12 jours » est assez frustrant car n’exploitant jamais un potentiel réel. Depardon nous met face à des hommes et des femmes atteints de troubles mentaux et internés contre leur volonté. En face,...

le 13 déc. 2017

6 j'aime

2

Coup de théâtre
LeTigre14
4

Coup dans l'eau

Cluedo sauce humoristique décalée ce "Coup de théâtre" se rate malheureusement sur ces 2 aspects à cause de nombreux manquements.Au 1er desquels les personnages, capitaux dans ce genre de film,...

le 18 sept. 2022

3 j'aime

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
LeTigre14
3

Mickey plus fort que la force la terrasse et l'enterre.

Plutôt bon public avec les 2 premiers films de la trilogie, j'attendais un dernier opus dans la même veine : n'ayant rien d'extraordinaire mais se regardant bien. Quelle ne fût pas mon erreur. Dès...

le 20 déc. 2019

3 j'aime