Tour à tour grossier, grotesque, vulgaire, pathétique, émouvant, intense, intelligent, Babylon nous donne à voir une tonne d’émotions dans cette débauche d’alcool, d’argent, de sexe, de drogue, bref de décadence. Car Babylon c’est un film sur la décadence hollywoodienne du début du XXème siècle. Mais Babylon c’est aussi un tour de force magistral : montrer du beau dans toute cette dépravation, arriver à nous rendre sympathiques des personnages pourtant tous plus exécrables les uns que les autres, parce que Babylon traite d’un sujet universel, la soif de reconnaissance et à travers elle d’une certaine immortalité (que le personnage de Brad Pitt incarne le mieux) et toutes les dérives que cela peut engendrer.
Personnages tous plus réussis les uns que les autres, auxquels on s’attache malgré tous leurs défauts, c’est avec une grande attention que l’on suit leur destin dans ce monde complètement déconnecté du monde réel. Car Babylon (et c’est un autre de ses tours de force) nous invite dans le rêve hollywoodien, tout en le gardant borderline avec le cauchemar qu’il peut engendrer, un monde dans lequel les façades dorées cachent les ruines que l’on ne doit pas montrer. Babylon joue parfaitement sur cette ambivalence. D’un foisonnement visuel et scénaristique incroyable Babylon finit même par nous user (dans le bon sens du termes) à l’image de ces personnages tous incroyablement interprétés. Tant et si bien qu’en 3h15 de temps on ne s’ennuie pas une minute. D’autant plus que le film, plutôt comique au début va peu à peu complètement changer de ton jusqu’à nous entrainer dans les profondeurs les plus nauséabondes de ce monde factice, mais aussi de l’être humain. Car Babylon est autant une histoire humaine qu’une histoire de cinéma, car c’est aussi ça Babylon, un vibrant et flamboyant hommage au 7ème art dans son essence même.
Incroyablement riche et dense, superbement filmé, très bien joué, avec un BO de haut vol, Babylon nous entraîne dans sa folie de la première à la dernière minute pour le plus grand plaisir de qui aime le cinéma. A voir.