Intéressant par les moments ou l' artiste parle lui-même de son travail, mais comme d'habitude, c' est à dire chaque reportage ou documentaire sur Bacon,on retrouve toujours cette inévitable complaisance : mythifier le peintre, le rendre génie éloigné de l'humanité par milles manières (surtout biographiques, ce qui a pour effet de mettre ses peintures au second plan, voire troisième, et qui est une grande preuve non seulement de vulgarité, mais surtout d'une grande méconnaissance, ou du moins d' incompréhension d'un homme qui leur à consacré sa vie.
Car non pas que sa vie n'aie eu aucune incidence sur son travail "my work is a reflection of my life" dira-t-il dans une interview surréelle donnée à Pierre Koralnik, mais cette vie sera déformée dans ses tableaux, pour peu qu'elle apparaisse explicitement, comme dans ces tableaux en hommage aux amants décédés du peintre. Et même pour ces quelques cas, la lecture d'un tableau de Bacon sous l'angle biographique est erronée, ou alors trop peu consistante, répondant seulement à une soif d'anecdotes, que le public recherche dans son besoin d'un rapport pornographique à l'image peinte,ce que Bacon grand artiste s'il en est, cherche justement à éviter !).
Et pour finir, rendre Bacon étranger à l' humanité, même involontairement, c'est être irrémédiablement dans le faux, l' énormité la plus totale, bref ne rien avoir compris à celui à qui l'on a dédié tout un documentaire.

Usignolo
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le 21 juil. 2020

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