Mick O'Brien (Sean Penn) est un adolescent violent, abandonné par son père et vivant avec une mère alcoolique aux mœurs légères. Dans son univers obscur, il y a sa lueur d'espoir, JC Walenski (Ally Sheedy), une jeune femme de bonne famille, dont le père désapprouve cette fréquentation.
Mais la violence, amène la violence et il va perdre son meilleur ami lors d'un braquage qui tourne mal, ce qui va le conduire dans un centre d'éducation surveillé pour mineurs.
Il va se lier d'amitié avec Barry Horowitz (Eric Gurry), qui va l'initier à ce nouveau monde, ou les règles sont plus impitoyables que dans la rue. Deux caïds y font leurs lois, « Viking » Lofgren (Clancy Brown) et Warren « Tweety » Jerome (Robert L. Rush), semant la terreur dans ce lieu clos, sans échappatoire.
Second film de Rick Rosenthal après « Halloween 2 », il démontre qu'il est un faiseur, il est d'ailleurs devenu un réalisateur pour la télévision, ce qui est logique, vu le manque d'ambition visuel de ce film.il ne brille pas par sa finesse, mais par la violence qui y règne et l'interprétation de Sean Penn, en jeune chien fou. C'est assez crû et sans concessions, malgré une réalisation plate, l'histoire possède assez de moments forts pour maintenir l'attention.
Le climat de violence est étouffant, à tout moment, cela peut déraper. Sean Penn est bluffant dans un de ses premiers rôles, il avait déjà marqué les esprits dans « Taps », il confirme ici tout son talent, même si on va le cantonner à ce genre de rôle dans les années 80, avant qu'il ne devienne plus exigeant dans ses choix au début des années 90, et devienne l'immense acteur que nous connaissons tous.
La jeunesse du casting, permet de découvrir des talents en devenir. Ally Sheedy va devenir une actrice en vogue dans les 80's avec Wargames, The Breakfast Club et Short Circuit. Avant de disparaître du grand écran et de se faire plus présente sur le petit écran, dans des rôles plus anonymes. Clancy Brown est celui qui a la carrière la plus riche, après Sean Penn. Il est souvent cantonné dans des rôles de méchants, dû à un physique imposant et marquant. Esai Morales restera le latino de service au cinéma et à la télévision. Il fait parti de ses acteurs que l'on reconnaît aussitôt, mais dont on ne se rappelle jamais le nom.
L'univers carcéral est une mine d'or pour le cinéma, le récent Coldwater se rapproche de celui-ci, même si le lieu est différent, puis surtout il est bien mieux réussi. Cela permet aussi de voir que rien n'a changé, malgré les 30 années qui séparent les deux histoires. Il n'y a toujours pas de solution face aux jeunes délinquants, la répression étant la seule réponse, accentuant leur mal-être et leur haine d'un système déficient.
Dans le film, les protagonistes sont tous issus de familles monoparentales et vivant dans des quartiers défavorisés (sauf l'amie de Sean Penn). Leurs destins semblent scellés, ils vivent de trafics, de magouilles, loin de leurs foyers, grandissant dans la rue et n'ayant aucun modèle masculin. C'est un peu caricatural, mais le manque d'éducation et l'échec scolaire, prédispose plus à la délinquance. Mais ni le système scolaire, ni l'état, ni même le ou les parents, n'ont la clé pour rendre leur avenir moins difficile. L'argent facile et donc la délinquance, devient un mode de vie logique, pour subvenir à leurs besoins et leur donner un sentiment d'importance, et non de rejet.
Un film de genre, plutôt mineur malgré un jeune casting, qui soufre de sa réalisation et d'un scénario simpliste, mais qui permet d'éclairer un monde souvent inconnu pour le spectateur, ce qui lui confère un côté documentaire, plutôt intéressant.