Bien avant Le Roi Lion, les studios Disney avait évoqué le Cycle Éternel, celui de la Vie elle-même. Bambi n’a d’autre volonté que celle de glorifier la vie dans ce qu’elle a de plus précieux et d’inaliénable : sa force. La force de se mettre debout, d’affronter l’hiver, de surmonter la perte, de se battre pour sa bien-aimée ou de vaincre la mort elle-même.

Adapter absolument magnifiquement pour le regard des enfants, à travers des personnages adorables et touchants, ce film n’en reste pas moins un formidable plaidoyer pour la Nature, renvoyant l’Homme à sa condition de prédateur sans visage. Il y a de l’écologie là-dessous, et bien avant un certain Hayao qui n’avait que 6 ans à l’époque…
Au rythme des saisons, Disney et Hand, nous content la vie d’un jeune faon qui, de sa condition de jeune prince, se transformera en futur grand roi des forêts. Cela passera, comme tout le monde le sait, par la perte prématurée de sa mère. Ce moment est extrêmement fort mais je l’ai trouvé plutôt logique, notamment à destination des enfants qui, je pense, ont plus de facilité à comprendre la mort de la mère qu’un départ de Bambi pour aller vivre sa vie, comme cela se fait dans la nature. Cette rupture violente crée un choc mais l’équilibre est rapidement rétabli par la présence du grand cerf qui vient prendre le relais de l’éducation de Bambi, pour un faire un mâle.

Le film est finalement très court et ne « raconte » pas grand-chose. L’histoire est fort simple mais son message d’une profondeur inattendue. J’avoue que je m’attendais à un petit truc un peu cucul et l’étonnement en fut que plus grand (je comparerai bien cela, si possible, avec Rocky de Stallone !). De plus, certains détails m’ont particulièrement intriguée, notamment le personnage de Fleur. N’est-ce pas un personnage d’une modernité absolue pour l’époque ? Présenté, derrière de larges yeux bleus, comme féminin, notamment de part sa voix et son comportement, et qui, à l’âge adulte, s’exprime par une voix tout à fait masculine mais tout en gardant des manières féminines. Se cacherait-il, derrière cette jolie moufette, une vague évocation de l’homosexualité ? La compagne de Fleur est en effet en tous points semblable à lui, outre leurs couleurs de fourrures qui ont été inter changées.

Un mot désormais sur l’animation, sublime. Que dire de ces flammes finales qui lèchent les arbres en de fines spirales orangées ? Et de cette scène mignonne à souhait du retour du printemps lors de la quelle des oiseaux rieurs batifolent dans les branches en fleurs. Il y a du rose, du vert, du jaune ! Explosions de couleurs à la fois d’une douceur réconfortante et d’un vigueur revigorante !
D’une beauté simple et subtile, Bambi se termine sur un monde en reconstruction, sur la renaissance d’une forêt ayant subi les ravages d’un ennemi invisible et effrayant. En 1942, je pense que ça veut dire beaucoup.

Bravo Monsieur Disney, et merci.
Before-Sunrise
9
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le 27 nov. 2013

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Before-Sunrise

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