Parkour : L'art martial de s'enfuir brillamment

Il y a une limite à la distance à laquelle vous pouvez sauter et atterrir sur vos pieds sans vous casser une cheville. N'y en a-t-il pas ? Je pose la question parce que ces limites ne semblent pas s'appliquer aux flics qui sont les héros de "Banlieue 13 : Ultimatum". Et, chose incroyable, elles ne s'appliquent pas non plus aux méchants flics qui les poursuivent sur les toits de Paris en portant des uniformes complets de l'équipe du SWAT, y compris des gilets pare-balles. Il n'y a pas un seul personnage qui atterrit mal et s'en va en boitant.

Je sais, je sais. Tout est fait avec des effets spéciaux. Oui, mais... eh bien, regardez le film. La hauteur d'un saut peut être exagérée par des angles de caméra et des objectifs obliques. Les experts de Hong Kong utilisent des fils et des trampolines. Hollywood contourne le problème en faisant un montage si rapide qu'on ne voit jamais tout à fait le mouvement physique. Oui. Mais considérez que la co-star de "Banlieue 13" est un Français de 35 ans, David Belle, célèbre pour avoir donné son nom au parkour, qui est "l'art du déplacement". C'est un art martial moderne toujours très en vogue. Non seulement les prises de vue ont l'air convaincantes, non seulement elles sont assez longues pour nous permettre de voir une action entière, mais Belle, dans la vraie vie, fait une version de ce truc.

C'est ce qui m'intrigue. Le scénario est un autre des innombrables travaux de Luc Besson, qui est la personne la plus productive dans les films d'action modernes. Il s'agit de la suite de son film de 2004, dans lequel un quartier de Paris fermé en 2010 était dirigé par des chefs de guerre noirs, blancs, asiatiques et arabes, avec un cinquième que je n'ai pas pu classer. Il existe un complot au sein d'une agence de sécurité véreuse de haut niveau pour détruire le quartier et le reconstruire. Ce travail massif sera accompli par la société qui les a soudoyés, nommée Harriburton, ce qui ne vous rappelle rien, bien sûr.

Le président de la République française n'est pas dans le coup. Il croit en la liberté, l'égalité, la fraternité et la constitution, ce qui le rendrait impopulaire auprès d'Harriburton. Quoi qu'il en soit, après qu'ils aient eu la chance de voir une vidéo citoyenne montrant des mauvais flics assassinant des bons flics et mettant ca sur le compte des gangs de Banlieue 13, c'est à Damien (Cyril Raffaelli) et Leito (David Belle) qu'il revient d'arrêter à eux seuls ce plan diabolique.

Ils y parviennent de plusieurs façons, mais surtout en s'enfuyant. Le parkour est "l'art du déplacement", vous vous en souvenez. Ils s'emparent donc de cassettes et de disques d'ordinateur compromettants, les méchants flics veulent les attraper, et cela les mène au véritable sujet du film, qui est, comme on peut s'y attendre, une scène de poursuite après l'autre. Ces acteurs sont clairement en superbe forme physique. Je ne vais pas croire qu'ils réalisent réellement toutes ces cascades, mais je crois qu'on les voit clairement en train d'en réaliser certaines parties, qui, à elles seules, seraient impressionnantes.

Ils sautent, tombent, culbutent, se tordent, grimpent et descendent des murs et des immeubles, se balancent sur des fils, glissent sur des fils et ont un empressement alarmant à sauter d'immeubles sans savoir ce qu'il y a en dessous. (Heureusement, il y a des endroits confortables pour atterrir, comme le toit des voitures). À un moment donné, après que Damien soit rentré chez lui pour retrouver sa petite amie (Sophie Ducasse), il se plaint de se sentir "raide". Ha. Cet homme a besoin d'une unité de soins intensifs.

Si quelqu'un doit persuader les fanboys d'assister à un film sous-titré en français, c'est bien Luc Besson. Ils comprendront que Besson, qui ne dispose pas de budgets énormes ni de stars de premier plan, sait ce qu'il fait. Un film comme "Banlieue 13 : Ultimatum" est peut-être aussi absurde que le boiteux "From Paris With Love", mais il est à la hauteur. Vous voulez un film d'action où vous pouvez voir que les acteurs sont vraiment là, et non pas dissimulés par un montage qui donne l'impression que quelqu'un a fait passer le film dans un ventilateur électrique ? Voici votre film. D'ailleurs, bien que les personnages parlent effectivement français, ils ne parlent pas beaucoup, et parfois les équipes du SWAT utilisent un anglais qu'ils ont appris dans des films policiers, comme "Go ! Go ! Go !"