Banlieusards
6.1
Banlieusards

Film de Kery James et Leïla Sy (2019)

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Le remake fantôme de "Cité Rose", bref, une fois la skin Kerry James enlevée, il te reste un film cl

???? " BANLIEUSARDS " : Enfin je l'ai vu.


Bilan : quand tu le regardes après " Les Misérables " de Ladj Ly, sorti au même moment, tu ne peux être que mitigé. Car autant " Les Misérables " sortait du standard de film de banlieue classique en proposant un vrai tableau social, une tension et une intensité dramatique et un vrai message politique (dénonciation des violences policières mais aussi du manque de moyens de la police, de la destruction du service public en banlieue, de la concentration de la misère, du communautarisme et de la coopération entre police et petits caïds) tout en se situant dans un lieu bien défini pour éviter les généralisations, ici " Banlieusards " reste trop archétypé pour qu'on y adhère vraiment et donne trop l'impression de survoler les problématiques de la banlieue, alors que le film prétend justement en interroger les causes et donner des solutions.


Le premier problème vient des personnages, trop archétypés façon " La Cité Rose " (sorti en 2013, qui était sympa mais sans se démarquer non plus), avec le grand frère qui gère un four, le cadet qui est élève avocat et qui bosse dur pour s'en sortir, et le petit qui déconne, la fille blanche qui fréquente le cadet et qui est bien friquée, et autour les caïds de banlieue. Et les quelques personnages féminins de banlieue qu'on entrevoit sont très très peu exploités.


L'arc narratif de Soulaymaan et sa confrontation avec sa partenaire, la fameuse Lisa Crève-coeur, plutôt attachante (même si on comprend pas vraiment pourquoi du jour au lendemain elle suit Soulaymann dans sa cité au point de donner des cours avec lui, ça c'est trop expédié), est intéressant, d'autant que les deux acteurs sont très biens et qu'elle permet évidemment de dérouler un plaidoyer politique immanquable (comment ne pas être touché par le portrait de notre démocratie mise à mal et de la ségrégation territoriale?).
Mais ça n'évite pas non plus les clichés : en gros à la fin on a le choix entre une rengaine "ouais mais on a tous le choix, la banlieue est responsable de sa situation" et de l'autre le discours misérabiliste et stéréotypé sur "en banlieue y a que des noirs et des arabes et aujourd'hui la France ça se joue entre les blancs bourgeois du 5e et les noirs et arabes de banlieue", parce que la lutte des classes et la France prolétaire rurale et périurbaine ça existe pas et y a pas de Blancs en banlieue ?


Le plus gros souci reste quand même que cet arc est aussi pollué par l'intrigue en parallèle qui se joue dans leur banlieue même, avec rien de très original, en mode règlements de compte pif paf pouf (même si certaines scènes font mouche, comme celles où la violence est imposée à la vue de tous, ou celle du contrôle abusif de police). Dommage, ça sort pas du lot.

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le 15 sept. 2020

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