L'interdiction de ce film dans une suite de pays où on lapide les femmes avait retenu mon attention et probablement motivé à franchir les portes de mon cinéma de quartier même si j'étais parasité par le succès du film en Chine.
J'espérais sans doute un genre d'ovni cinématographique, porté avec dérision et humour par les frères Farreli par exemple, quelque chose qui partirait un peu dans tous les sens, repousserait les limites, proposerait quelque chose d'un peu trash, ce que promettait par ailleurs la présence au casting de Will Ferrel. Las, les 2 premières secondes du film ne font pas de doute sur ce qui va suivre : c'est Mattel qui produit. Donc ça va être une gentille bouze toute mignonette et bien pinky. Le fabriquant de poupées va même réussir à nous faire croire le contraire de son rapport aux femmes, dont il dit espérer que ses poupées deviendront "femmes" alors que c'est juste l'inverse qui se joue tous les jours. Et, si on en est là s'agissant du féminisme, c'est aussi grâce au travail de Mattel depuis les années 50, le cliché de la ménagère épousant à merveille le monde tel qu'il est et non tel qu'il devrait être (ils avaient le choix). On les croît sur parole quand ils expliquent que Barbie "chirurgienne" contribue à équilibrer un rapport homme/femme construit sur une logique exclusivement patriarcale, alors qu'ils ne sont en concurrence qu'avec leur propre vision du monde !
Le film reste donc plat, rose, et nuageux, sans autre intérêt de n'être qu'un spot publicitaire de 1h52 pour un fabriquant de poupées démodées.