Barravento par Azulare

Premier film de Rocha, il est souvent considéré comme le premier film important du mouvement cinema novo. Rocha normalement producteur exécutif remplaça le premier réalisateur Luis Polino Dos Santos au pied levé quand ce dernier décida d'abandonner le tournage. Cela donne un ton relativement contradictoire au film, son discours est parfois un peu confus.

Voilà pour le pitch : Firmino revient de Salvador dans son village natale dans l'état de Bahia (où Rocha est né par ailleurs) et tente de libérer ses camarades du mysticisme des croyances populaires, notamment le candomblé, qu'il considère comme aliénantes, car mystifiant une réalité politico-sociale.

Et c'est là que le discours est confus. Car d'un coté Rocha tente de montrer que la religion a été un élément d'oppression ainsi qu'un aveuglement sur la condition sociale du peuple. Rocha comme ses camarades était fortement influencé par l'idéologie marxiste, et voulait conscientiser son spectateur (c'est un des projets du cinema novo), et considère d'une certaine manière que le candomblé est l'opium du peuple. On peut avoir l'impression que le film soit une sorte de pamphlet contre le peuple aveugle et trop peu éduqué pour se rendre compte de sa situation et pour faire quelque chose.

Mais en même temps il la montre comme un élément libérateur. Ce qui est vérifiable historiquement, le candomblé ayant joué (et il continue toujours aujourd'hui d'ailleurs) un rôle important dans les communautés noires au Brésil dans leurs revendications et leur identité.
De plus Rocha explore complètement les possibilités esthétiques des rituels, nous donnant à voir de magnifiques danses et séquences musicales durant le film.

Barravento est un film incontournable du cinema novo qu'il faut avoir vu si on s'intéresse au mouvement du cinema novo, il annonce les prochains films de Rocha, de très grands films du cinéma.