Barry Lyndon est un superbe film historique anglo-américain écrit et réalisé par Stanley Kubrick d'après Mémoires de Barry Lyndon de William Makepeace Thackeray qui met en scéne (le film comme le roman) le destin de Barry Lyndon, né Redmond Barry (joué par un très bon Ryan O'Neal... dans son plus beau role) un jeune intrigant irlandais sans le sou dans la fastueuse société anglaise du XVIIIe siècle, de son ascension sociale pleine d'audace et de perversité, après avoir épousé une lady (jouée par la sublime Marisa Berenson... dans le role de sa vie) qui lui apportera une fortune considérable et lui donnera un fils lord Bullingdon (joués par Dominic Savage (enfant) et Léon Vitali (adulte)... ce dernier deviendra par la suite l'assistant attitré de Kubrick), à sa déchéance.... Sur une sublime photographie créé par John Alcott (grâce à des objectifs de caméra très lumineux (un Zeiss de focale 50 mm et d'ouverture f/0,7 conçu initialement pour la NASA, monté sur la caméra Mitchell BNC déjà utilisée pour Orange mécanique et sacrifiée pour l'occasion puisqu'elle subit des modifications irréversibles afin de la rendre compatible avec l'objectif) et au traitement spécial des pellicules...), une grande musique composée par des auteurs comme Jean-Sébastien Bach, Georg Friedrich Haendel, Wolfgang Amadeus Mozart, Giovanni Paisiello, Franz Schubert, Antonio Vivaldi, Frédéric II de Prusse, Seán Ó Riada... et une très belle direction artistique de Kev Adam (un chef décorateur britannique d'origine juive (et non le comique pour les abrutis) a qui on doit les décors de films comme Docteur Folamour de Stanley Kubrick, Goldfinger de Guy Hamilton, Opération Tonnerre de Terence Young ou Le Limier de Joseph L Mankiewicz) qui provient des paysages peints par Watteau et Gainsborough.... Stanley Kubrick met en scéne l'un de ses plus (si ce n'est pas le plus) beau film... une superbe évocation d'un destin d'une jeune arriviste et menteur (jamais Ryan O'Neal n'a été aussi bon) sur une grande beauté visuelle (la légende veut que l’éclairage soit fait avec des bougies... l'idée est impossible à mettre en œuvre techniquement... même maintenant... en revanche il a été en lumière naturelle grâce à des objectifs de caméra très lumineux) et des musiques d'époque joué par The Chieftains (entre autres) et arrangé par Léonard Rosenman (À l'est d'Eden d'Elia Kazan, La Fureur de vivre (Rebel Without a Cause) de Nicholas Ray...)... Sur un rythme assez lent et répétitif et sans oublié l'utilisation de la voix-off (Michael Hordern en VO, Jean-Claude Brialy en VF)... le grand cinéaste signe un veritable chef d'oeuvre.