L’objectif du film est clairement de cocher les bonnes cases du film d’action des années 2000 et 2010. Plans aériens de la ville, OK. Montage épileptique, OK. Bastons avec arts martiaux de tous les coins du monde qui font BOUM, OK. Courses-poursuites en voitures genre Mario Kart, OK. Fusillades entre héros clinique et ennemis pas doués, OK. Un pauvre type au cœur d’un complot qui le dépasse, OK. Et voilà, emballé, c’est pesé ! On choisit comme tête d’affiche un Idris Elba qui en jette en héros badass et le tour est joué. Le résultat est nerveux, les scènes d’action sont certes hétérogènes mais globalement efficaces (on pensera à la première course-poursuite sur les toits qui évoque très clairement Peur sur la ville) et on ne s’ennuie pas, ce qui est toujours bon signe.


En revanche, côté scénario, c’est quand même la grosse catastrophe avec une intrigue totalement grotesque. L’histoire se déroule à Paris et les Français (mais c’est bien fait pour eux, ils le cherchent vraiment) passent pour des cons. Toujours en train de faire la révolution, ils manifestent. Des mecs du GIGN foutent le bordel en voulant faire croire que l’extrême gauche et des Musulmans prennent les armes pour faire tomber un parti d’extrême droite incarné par son chef de file, Leblanc (sic !). Si on ne dévoilera pas ici les contours d’une histoire cousue de fil blanc, on nous sert donc un agent secret Américain (Idris Elba) qui va remettre de l’ordre en France avec l’aide plus ou moins forcée d’un autre Américain (eh oui) pour contrecarrer les plans des méchants Français. Et plus le film avance, plus les situations manquent totalement de vraisemblance et d’épaisseur.


Il manque certainement une plus grande dose de second degré pour faire passer la pilule de cette série B qui ne parvient pas à exploiter tout son potentiel (à commencer par son duo type buddy movie). Un type et demi qui déjoue un plan ourdi par tout un groupe du GIGN un brin entraînés, c’est un peu fort de café. Et puis, par moments, c’est quand même franchement ridicule (le petit gang qui se déplace en mobylette, les manifestants qui ne savent répéter qu’un seul slogan, les méchants qui ont tous un tatouage très discret au poignet, le discours des extrêmes, etc.). Il y a moyen de ne pas se fouler mais l’ensemble est un tel amas de caricatures que cela finit, au mieux, par amuser, au pire par agacer. Cela se regarde mais c’est quand même très limité.

Play-It-Again-Seb
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le 23 juin 2022

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PIAS

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