Ah! Cela faisait bien dix ans depuis que j'avais posé mes yeux innocents de gamin de douze ans sur la jaquette de Battlefield Earth dans le vidéo club de mon petit bled. La jaquette était restée gravée dans ma mémoire, mais ce ne fût que plusieurs années plus tard que je découvris la sublime horreur qu'est Battlefield Eart, après avoir lu une chronique française et une américaine sur ledit film, et d'avoir alors pensé "allez, je vais le mater ce soir histoire de rigoler."

J'aurais pu changer d'avis. J'aurais pu me détourner de ce film et chercher une œuvre cinématographique de meilleure qualité. J'aurais pu lire un livre. J'aurais même pu me coucher tôt et m'accorder une bonne nuit de sommeil. Mais non. Dès l'apparition des premières lettres en image de synthèse verte j'ai été aspiré dans le vortex de Battlefield Earth. Une voix off bidon nous explique qu'en l'an 3000 de notre ère, notre pauvre Terre est sous le joug d'une cruelle race extra-terrestre depuis 1000 ans. La voix nous explique ensuite que l'homme est au bord de l'extinction, et ne parvient à survivre que dans des zones irradiées...gné?

Je jetais alors un rapide coup d’œil à la durée du film, et je vis qu'il durait presque deux heures...une durée qui passera aussi vite que les 1000 ans de cruelle domination extra-terrestre dont nous parle le film. Bref, le héros est un blondinet qui semble tout droit sorti de la Guerre du Feu. Il se fera plus tard capturé par les méchants extra-terrestres, et c'est la scène de la poursuite et de la capture qui révélera un des aspects les plus délirants du film: les ralentis. Non mais sérieux, la moindre scène d'action se joue au ralenti. Ah, et n'oublions pas les angles de capture employées. La caméra est TOUJOURS penchée. Le caméraman était-il bourré tout le long du tournage pour en supporter l'agonie?

Et n'oublions pas les extra-terrestres. Comment les décrire? Ce sont des rastas obèses avec des sourcils loufoques et de grosses mains en caoutchouc griffues et poilues. Pour couronner le tout, les femelles de leur espèce ont un crâne en forme de suppositoire et ont une langue extensible de plusieurs centimètres. On ne pourra pas accuser Battlefield Earth de faire dans la subtilité des personnages, puisque ces derniers sont emprunts d'un manichéisme qui ferait pleurer les plus grands producteurs de propagande. Les extra-terrestres sont des gros méchants moches, vulgaires, stupides et d'une cruauté ridicule tandis que les humains sont des héros rusés et purs. Vous pourrez admirer le jeu de John Travolta, d'une absurdité et d'une exagération ridicule qui vous fera pouffer de rire devant votre écran.

Mais ce film compte tellement de problèmes qu'il est impossible de les décrire tous en détails. Comment oublier la couleur pisseuse ou la teinte verte nauséabonde de certains plans? Les livres intacts et parfaitement lisibles après 1000 ans? Les armes et les véhicules qui fonctionnent parfaitement malgré avoir été laissé à l'abandon pendant 1000 ans? Les humains qui alternent entre une intelligence prodigieuse et des moments de ouga bouga ouk mouk que même la Guerre du Feu n'aurait pas osée montrer? Les scènes de poursuite où les extra-terrestres avancent avec une lenteur ridicule tant leur costume est naze?

Ce film est un merveilleux nanar, une expérience incroyable pour tout amateur de mauvais film sympathique. Je le recommande pour tout amoureux du nanar, mais je le déconseille à ceux qui cherche un bon film de science-fiction. Pour ces derniers, Battlefield Earth ne sera qu'une torture physique et mentale insoutenable qui conduira votre mariage au divorce, vous fera boire et vous droguer et vous fera battre votre chien avec un pied de table.
Patrick_Green
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le 25 janv. 2015

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Patrick Green

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