Pépite

Des années '90, Crimes maquillés porte à la fois les stigmates et les bons côtés. Le scénario, dense, court de catastrophes en situations ubuesques avec une foi dans ses deux actrices principales qui fait plaisir à voir. Sorte de Bound (beaucoup) moins sexué mais mieux interprété (les deux actrices sont réjouissantes et leur duo fonctionne à plein), jouant de ses clins d’œil au film Les Diaboliques. Le spectateur suspend donc volontiers son incrédulité devant le spectacle qui lui est offert. Évidemment, ce petit polar, malheureusement réalisé et scénarisé par deux habitués du petit écran, arrive en retard et se révèle bien moins réussi que les films de leurs modèles vraisemblables (Guy Ritchie, Danny Boyle et consorts) mais on s'y amuse, sans jamais parvenir à deviner de quoi la scène suivante sera faite. Même si on se doute du tableau final, les péripéties pour y arriver se révèlent assez cocasses. Une bonne surprise donc, amoindrie par sa bande originale qui questionne souvent. Comme si personne n'avait décidé quel serait le ton du film avant sa sortie en salle. Décalage entre parodie et sérieux vraiment dérangeant.

A noter que, tout comme Amos & Andrew, le thème de Crimes maquillés (le féminisme remplace celui du racisme ordinaire d'Amos & Andrew) et le choix de faire des personnages masculins la lie ou la loose totale de l'humanité (aucun personnage masculin n'est épargné, ça en devient rapidement jouissif) en font un candidat idéal pour un "refaisage" Netflix ou, tout du moins, une ressortie en Blu-ray chez un éditeur anglais (opportuniste). Attendons cela avec impatience car, contrairement à ses confrères contemporains et malgré tous ses petits défauts, Crimes maquillés est beaucoup plus emballant et mériterait bien une ré-évaluation de première classe.