On nous présente ce film transalpin de Pietro Marcello comme un documentaire, l'on y voit et ressent un conte moral, et un doux rêve,
celui qui épargnerait le bufflon, mâle infécond voué à l'abattage des hommes, mais subrepticement sauvé par Polichinelle, jamais très loin de l'imaginaire del arte,
ou du désir de Tommaso Cestrone homme providentiel, âme pure, qui a consacré sa vie à protéger et réhabiliter un lieu mythique, un palais autrefois grand lieu zoologique du XVIIIe éclairé, le palais royal de Carditello.
Or cette résidence modèle du genre fut pillée et délabrée par la Camorra, dans un pays ultra touristique, où le cinéaste amplifie un propos métaphorique, la Campanie sublimée par la mozzarelle et les décharges...
Le propos est centré autour du bufflon, filmé en caméra subjective, ce qui donne une vraie touche allégorique.
Ce jeune bufflon est dénommé Sarchiapone, ce qui en patois napolitain, voudrait dire 'homme simple et un peu pataud', on le suit emmené par Polichinelle, le long de cette campagne ambivalente. Sa destinée se déterminera après que le masque de Polichinelle soit tombé, dans l'enclos du vacher, intranquille... Révolté à l'orée de là bétaillère... Où une larme se formera...



Citation
Comme il est dit 'les rêves et les contes, même irréels racontent la vérité.



Pietro Marcello n'avait pas initialement ficelé semble t'il ce film de la sorte, voulant s'inspirer d'un livre de Guido Piovene ' voyage en Italie ´, c'est la mort au décours du tournage de Tommaso Cestrone qui a décidé de la tournure finale...



Belle oui mais perdue, Leopardi a décrit l'Italie comme une femme qui pleurait la tête dans ses mains à cause du poids de son histoire et du mal ancestral liè à sa beauté
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Goguengris
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le 20 juin 2016

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