Ah, Benoît Hamon... Celui dont le nom sera à jamais associé au plus bas score du Parti Socialiste pour une présidentielle depuis des décennies, celui lâché de toutes parts, parfois moqué, presque méprisé, souvent caricaturé dans ses propositions... Et pourtant, il était sans doute l'un des candidats les plus intéressants et les plus sympathiques de la dernière présidentielle. Ses idées ont beau ne pas avoir pris dans l'opinion, beaucoup restaient très séduisantes, avec une VRAIE rupture quant au pouvoir en place depuis des décennies.
L'entendre se confier, non sans lucidité, sur ce lourd échec est à la fois touchant et un peu triste. L'analyse est souvent juste, pertinente, et s'il manque parfois légèrement de recul, le contexte politique extrêmement défavorable, la lâcheté de nombreux « socialistes » s'étant précipités pour rejoindre un parti de droi... centriste, pardon, ayant nettement plus de chances de gagner et ne s'en cachant même pas viennent expliquer en grande partie ce résultat presque humiliant.
Ces cinquante minutes passées en sa compagnie, revenant de manière assez précise sur le déroulement d'une campagne où rien ne lui aura été épargné et ayant presque fini par tourner au cauchemar, sont instructives, agréables, nous confirmant au passage l'injustice terrible dont a été victime le candidat Hamon et ses malheureux 6, 36 % des voix. La dure loi de la politique, et même si l'on n'y est jamais totalement mort, difficile d'imaginer un avenir vraiment radieux pour celui-ci et son mouvement Génération-s, mais après tout, je ne demande qu'à me tromper... Plaisant et instructif.