Dès son premier film, Albert Dupontel pose les bases de son univers si particulier...et les sublime. Mélangeant humour noir et absurde, folie furieuse, influence cartoonesque, irrévérence, crasse et sensibilité, le réalisateur se met dans la peau de Bernie, un orphelin de 29 ans (bientôt 32), qui va faire de la recherche de ses parents biologiques une quête obstinée, déjantée et passionnée. Dupontel déploie une énergie frénétique permettant au spectateur de toujours resté accroché, et cela dès les premières minutes. Rempli de répliques exceptionnellement drôles et décalées, de personnage complètement barrés, de situations totalement ubuesques, teinté d'une certaine tendresse au milieu de ce flot de folie, « Bernie » s'impose comme une référence déglinguée en matière de comique absurde et déjanté. Rarement la crasse ambiante, l'immoralité et la défiance envers l'ordre établi n'auront été si justement utilisés. Un premier film sans aucun complexe, sans aucune retenue, où le réalisateur construit un univers bien personnel et le fait partager. Pour un coup d'essai, c'est chapeau Albert.