Djamel est à la bourre, il faut qu'il accélère la cadence, il est attendu par ses financiers. Il a préparé son dossier qu'il a glissé dans une chemise cartonnée, a pris ses trois cafés car il s'est couché tard et les réveils c'est pas son truc. Le temps qu'il faut pour rentrer du Palais des Sports sa race, c'est un truc de malade.

Mais voilà, il est arrivé, et ils sont là.

Djamel à ses producteurs : « Bonjour, excusez mon retard, je me suis couché tard, j'étais au concert de Michou Sardel, et il a chanté l'intégralité de ses 27 albums, c'était vachement long, mais vachement bon. Messieurs, dans cette chemise que j'agite sous vos nez, se trouve enfermé le scénario du prochain bijou de la comédie à la française. J'ai tout ! L'histoire, les dialogues, les acteurs, on a fait des repérages de dingue, ça va être à se pisser dessus du début à la fin. »

Les producteurs, comme un seul homme : «Ça sera regardable au moins, parce que le dernier piquait quand même les yeux, Jean-Marcel n'y voit plus de l’œil droit depuis et signer des chèques est moins évident. »

Djamel « Je vous dis que ça va être de la balle atomique, oubliez les Apatow, les Stiller : à la françouze vous dis-je ! Je peux faire encore plus con, encore plus vide, encore plus à côté de la plaque que tout ce qui a été fait jusqu'ici. Je suis le champion du monde, le Max Pécas du nouveau millénaire. Désolé pour les yeux meurtris, mais je fais un cinéma qui fuse, il est tout à fait normal qu'il y ait des réactions physiques . »

Les prods. : «  Pécas !!! Mais on surkiffe ce mec, Jean-Marcel, c'est pas dans ta villa de Saint-Trop' qu'il tournait le Max ? Si ! T'as vu Djamel, on est vraiment sur la même longueur d'ondes et puis, tu sais vraiment vendre un projet périmé ! »

Djamel : « j'ai pas de mérite, papa tenait une épicerie avant de m'aider aux scénars. »

Un casting de dingue alors que le film n'a pas été tourné aux Bahamas, ce qui expliquerait peut être un tel parterre mais non ils sont tous là pour l'art mon ami. Les Beigbeder (dans un merco sans coco sur le capot), Pape Diouf (non ce n'est pas le nouveau Pape, dis : ouf), Roland Giraud (le pauvre), FX Demaison (qui s'il en a déjà deux, devrait penser à prendre sa retraite), le trou de balle qui jouait Tanguy, la brune de dingue qui fait les infos sur Canal, tu sais avec le regard (de chienne) qu'elle ne baisse jamais, mais si, avec le grain de beauté au-dessus de la lèvre supérieure, qu'elle est tellement jolie que tu l'écoutes pas, elle pourrait dire que tu es le roi des cons, que c'est officiel, tu t'en tamponnes le coquillard, c'est une bombasse, Gérard Jugnot en Pinot piné par son gendre, Balasko en clocharde allergique aux crouilles, Pierre Menès, Sandrine Kiberlain qui n'est pas qu'un sac d'os (non, non), l'abject Julien Courbey (pas l'ex-animateur, l'ex-acteur), Biyouna, Popeck qui joue un gitan (ça c'est du contre-emploi), un portrait du président algérien dans un salon, le magicien de Canal qui vend du Selecto, Paul Belmondo (ouais...), de l'eau de zamzam, des arts martiaux en Burqa, Mokobe ambulancier, un portrait de Giscard dans un commissariat, Valérie Lemercier en commentatrice voilée, Yves Régnier, et Jean-Claude Van Damme qui fait vraiment n'importe quoi maintenant qu'il a ses nouvelles narines en inox.

Je sais tu te dis, mais le mec là, le moche, celui avec sa sale tête et son phrasé salivaire, l'Orangina rouge, le fameux Beur sur la ville... Je n'ai rien à dire sur ce type, sinon qu'il fait plus de mal au Maghreb que Steevie, Faudel, Nasri et Dany Boon réunis.

Enfin, si tu aimes les phrases comme « rien ne presse de courir » ou « chaud devant les crouilles » tu vas kiffer, sinon, c'est mort.

Avoir le loisir, l'argent, la confiance pour rendre film après film, une copie pire que la précédente c'est juste une prouesse qui mérite le respect.

La seule question qui reste sans réponse au visionnage de cette merde est : avec qui couche Djamel Bensalah ?

Et un vœu final, presque un ordre : « Djamel, retourne dans la boutique paternelle vendre tes victuailles périmées, tu feras moins de mal ».

Djieke.
(qui a mis 1 pour la journaliste de canal, la brune qu'elle est ravissante, et aussi parce qu'on ne peut pas coller un zéro).
DjeeVanCleef
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le 24 sept. 2013

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DjeeVanCleef

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