Bienvenue chez les Ch'tis par T_wallace
Compte tenu de son succès et du battage médiatique dont il a fait l'objet, la note est encore bien payée.
Je reviens sur ma critique car j'entends parler actuellement de son adaptation en Italie (chez eux c'est le sud qui est pourri mais où les gens sont sympas), et puis aussi du nouveau film avec Danny Boon, rien à déclarer, qui sortira en premier lieu dans le Nord, puis dans toute la France, un peu plus tard.
Une seule question : c'est quoi ce régionalisme à la con ?
Va-t-il falloir qu'on se farcisse Bienvenue chez les Alsacos, où l'on se bouffe des bretzels à longueur de temps en se cuitant au Gewurztraminer, ou Bienvenue chez les Bretons, venez voir nos beaux paysages et la rade de Brest, ou bienvenue chez les Corses -le tournage étant en difficulté suite à un mouvement autonomiste des figurants, voulant rebaptiser le film "Bienvenue chez les corses du sud"- ?
De toute ma vie, peu de choses m'ont plus énervé que le chauvinisme, les fiertés déplacées pour des symboles et des attitudes dont on a pour la plupart du temps oublié les origines pour en faire des produits du marché, comme tout le reste.
Flatter cette forme de nationalisme vieille France chez le spectateur, c'est vraiment se précipiter sur l'inconscient collectif le plus vil dans un but purement mercantile.
Quant à apprendre quelque chose au spectateur sur le passé ouvrier du nord, les luttes sociales qui sont passées par là, la sinistrose actuelle qui mène vers des aberrations telles que Hénin Beaumont, merci mais on n'est pas là pour se la jouer sombre France, hein, faut déconner, faut donner des rôles tout pourris à Line Renaud, on se la donne version grosse pantalonnade sans prétention, et puis on s'en met plein les fouilles.
La conclusion, c'est Brassens qui la donnera pour moi :
C'est vrai qu'ils sont plaisants tous ces petits villages
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages
Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est être habités
Et c'est être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
La race des chauvins, des porteurs de cocardes
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Maudits soient ces enfants de leur mère patrie
Empalés une fois pour toutes sur leur clocher
Qui vous montrent leurs tours leurs musées leur mairie
Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher
Qu'ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète
Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar
Ou même de Montcuq il s'en flattent mazette
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part