Revoir Bionicle : Le Masque de lumière c'est faire un bond dans le temps, retourner une quinzaine d'années en arrière quand avoir une collection de figurine et de cartes Pokemon était ma raison d'être et que Benjamin Gates était pour moi le summum de l'art cinématographique. Oui, revoir Bionicle c'est retourner à une époque où je n'avais absolument aucun sens critique et que les moindres dragons/combats/explosions me faisaient me dire qu'un film était super stylé.
Il est facile pour un film d'impressionner un enfant, il est en revanche compliqué pour l'adulte que je suis aujourd'hui d'imaginer que j'ai un jour pu trouver ce film ne serait-ce que correct.
C'est tout bonnement nul, si l'animation foireuse n'a rien de si choquant face à certaines autres productions de ce type de l'époque, c'est surtout au niveau du scénario que ça part dans le ridicule le plus absurde. Les Bionicles ont une espèce de religion fondée sur trois valeurs, j'ai oublié les deux premières mais elles sont classiques (genre courage et solidarité) mais c'est la troisième qui fait complètement partir le film en vrille : la Destinée. Bon alors déjà c'est pas vraiment une valeur mais un concept mais c'est surtout une facilité scénaristique de fou, ce qui au début est juste une croyance un peu étrange devient assez vite le deus ex machina le plus forcé et répétitif que j'ai vu de ma vie, allant jusqu'à justifier le fait de faire revivre un personnage car c'est sa destinée.
C'est complètement fou, les mecs parlent encore plus de destinée que les américains quand ils envahissaient un pays pendant la guerre froide ou que Guy Marchand dans les Sous-doués, du coup le scénario n'a aucun sens, rien n'a vraiment d'enjeu, on voit juste des petits bonshommes pas très bien animés faire des actions randoms dans un décor digne de la Nintendo 64.
Non content d'être un film dont le seul but est de vendre des jouets, Bionicle : Le Masque de lumière est donc un très mauvais film à la morale douteuse qui mise tout sur l'absence de sens critique de sa cible.
Heureusement il est très court et franchement ridicule ce qui en fait un moment pas si désagréable