J'ai lu par-ci par-là que Gran Bollito était la perle oubliée de Mauro Bolognini, pour ma part je n'irais pas jusqu'à affirmer une telle chose.
Alors oui c'est un film oublié mais le qualifier de perle par contre je ne suis pas d'accord. Si Bolognoni reste dans l'univers historique, avec lequel il a beaucoup d'aisance, il s'attaque ici à un fait divers macabre et véridique (une femme tua ses voisines pour en faire du savon avec leur graisse, les victimes furent même servies pour la cuisine, elle accusa son fils pour que celui-ci passa la guerre en prison puis se dénonça une fois la guerre terminée) avec plus au moins de bonheur.
L'histoire est pas mal du tout mais Gran Bollito s'installe doucement, et Bolognini ne parvient pas vraiment à nous faire comprendre les raisons de la tueuse, de plus l'atmosphère est inégale comme si elle ne trouvait pas son climat, on aurait souhaité que cela soit davantage macabre et sans doute plus sombre.
A signaler par moment que le réalisateur nous réserve une ou deux séquences sanglantes qui ne sont pas fréquentes dans son cinéma. Malgré tout Gran Bollito reste une curiosité à découvrir, notamment pour son casting hétéroclite entre des acteurs Italiens (dont la magnifique Laura Antonelli), il y a aussi l'Américaine Shelley Winters convaincante en femme qui se met à tuer, et Max Von Sydow qui joue un double rôle celui de l'inspecteur mais aussi celui d'une des victimes (car les 3 victimes sont jouées par des acteurs travestis en femme).