Spike Lee délivre son propre combat anti-trump et anti-racisme avec un grand talent qui rappelle celui de ses plus grandes œuvres. BlacKkKklansman raconte l'histoire vraie d'un policier noir ayant réussi à infiltré le Ku Klux Klan. Dès le début, le film nous plonge dans son ambiance particulière, sombre et parfois terriblement humoristique. On accroche directement à l'histoire pour ne jamais la lâcher. Le scénario est écrit avec brio, prenant le soin de détailler chaque personnage, même si tous les choix faits ne sont pas forcément les meilleurs, mais surtout distillant par touches subtiles ou directes des parallèles inquiétants quant au racisme ambiant des Etats-Unis et dans le monde. Le long-métrage créé d'ailleurs une ambiance de fin étrange en présentant une scène très drôle pour ensuite faire une présentation de Charlotesville qui nous met sous tension incapable de respirer, triste en se remémorant ses faits pas si lointain. John David Washington et Adam Driver sont impeccables dans leurs partitions, un jeu tout en subtilité demandant de changer de nombreuses fois de personnalités. Cependant, il ne faut pas passer outre les seconds rôles incroyables que sont Topher Grace, Laura Harrier, Jasper Pääkkönen. Néanmoins, l'acteur le plus transcendant est surement Ryan Eggold absolument terrifiant, incarnant jusqu'au bout des ongles ce leader de la cellule du KKK. La reconstruction de l'Amérique des années 80 est vraiment faite avec attention, chaque détail nous replonge dans l'ambiance si caractéristique de cette période des Etats-Unis. La réalisation de Spike Lee est parfaite, jamais trop en douceur, cherchant toujours à faire vivre son spectateur. Le réalisateur nous fait revivre ses plus belles heures de cinéma et nous offre une belle leçon via ce nouveau film. BlacKkKlansman s'intègre parfaitement dans l'ère du temps et nous offre une belle leçon d'histoire nous emmenant subtilement explorer les rivalités raciales des Etats-Unis et du monde.