Blanche
4.1
Blanche

Film de Bernie Bonvoisin (2002)

« BLANCHE, Blanche ! Ah non, mais quel nom à la con, cette extravagance est sans bornes ! »

Bernie BONVOISIN nous a habitués aux films à tendance punkisantes et aux répliques Audiardiennes. Après « Les Démons de Jésus » qui racontait la France des années 60 vue par des manouches, après le méconnu mais excellent « Grandes Gueules » qui s’intéresse aux cambrioleurs au petit soulier (oui, petite semelle..), le chanteur de Trust revient avec une adaptation très libre de l’Histoire française..

Ainsi donc, au 17e siècle, la petite Blanche de Perronne (Lou DOILLON) est témoin du meurtre sauvage de ses parents par le capitaine KKK (Antoine DE CAUNES), responsable de la milice de Mazarin (Jean ROCHEFORT). Plus tard, devenue chef d’une bande de malfrats, Blanche intercepte une précieuse cargaison de Poudre du Diable colombienne destinée au Cardinal.. Le tableau est dressé : il s’agira donc d’une histoire de vengeance personnelle sur fond de trafic de drogue (!) dans le cadre de la royauté naissante de Louis XIV (José GARCIA)..

Comme un hommage au grand comique, le réalisateur offre à Jean ROCHEFORT le pastiche du Cardinal, un Mazarin hallucinant, drogué et adepte de toutes les expérimentations sexuelles.. Clairement la vedette du film avec ses mimiques, ses grognements (oui) et son sens de la vanne qui pique, m’sieur ROCHEFORT est entouré d’un casting royal : Carole BOUQUET, Roshdy ZEM, Marc LAVOINE et même Gerard DEPARDIEU qui incarne un Dartagnan vieillissant et bouffi par la vinasse. Sans oublier une apparition discrète quelques mois avant sa mort de m’sieur Jean YANNE..

« This is Darta !! »

Seule ombre à ce tableau magnifique, la prestation surjouée de ce laidron de Lou DOILLON qui s’est crue dans une pièce de théatre de MJC. Toutes ses répliques semblent récitées par une débutante hésitante qui devient irritante dès le premier quart d’heure. Un contraste saisissant lors du duel (déséquilibré, cela va sans dire) de Maître ROCHEFORT, tellement naturel, tellement exquis..

On y retrouve également le génialisime Antoine DE CAUNES en captain’ KKK (prononcez kékéké) charismatique au possible. Coiffé au la samouraï, il est le sadique qui fait le sale boulot.. Chaque dialogue avec son supérieur nous offre un véritable florilège verbal, comme vous le constaterez dans cet extrait..

Et que dire de Carole BOUQUET, 45 ans lors du film, MILF par excellence qui apporte le petit plus sexy (évidemment oublié par la mère DOILLON..). La voir en train de sautiller d’impatience en petite tenue, le fouet à la main..

« Blanche » est une comédie historique complètement libérée et barrée qui touche à la religion, à la drogue et au pouvoir avec brio. Chaque mot de Lou DOILLON est une plaie morphinée par la présence divine (même ses scènes de silence sont cultes) du Vénérable, souriant malicieusement sous sa Sacrée moustache. Merci Jean, merci Bernie.

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Didier_Ridoux
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le 17 août 2013

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Didier_Ridoux

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