Le plus célèbre des contes

Adapté du conte des célèbres Frères Grimm, Blanche-Neige et les Sept Nains (1937) est le Disney de tous les records. Premier long-métrage d'animation colorisé, il est considéré comme un chef d’œuvre pour les techniques d'animation utilisées. C'est ce film qui propulsa Walt Disney sur le devant de la scène, alors que jusque-là son studio ne produisait que des courts-métrages et était à peine rentable.
Blanche-Neige et les Sept Nains obtint un véritable triomphe auprès du public : actuellement, c'est le dixième plus grand succès de l'histoire du cinéma hors inflation, et le number one en ce qui concerne les films d'animation. Il déclencha le premier âge d'or du studio Disney, et assura véritablement sa postérité.

Je pourrai encore parler des nombreuses distinctions, des prix remportés ou de l'immense influence de Blanche-Neige et les Sept Nains sur le septième art (et pas que !), mais là n'est pas le propos. Il est temps de s'attaquer au fond du film.

Force est de constater que le premier long-métrage de Walt Disney a très bien vieilli. On le doit notamment à la qualité des dessins et des techniques d'animation, très largement utilisées par la suite. Tout au long de Blanche-Neige et les Sept Nains, on sent que chaque détail a été travaillé. Suffit de regarder l'histoire : entre le moment où Blanche-Neige se sauve dans la forêt et le moment où la reine la retrouve, il ne se passe pas grand-chose. C'est de la tranche de vie. Et pourtant, c'est là qu'on voit le travail formidable qui a été accompli. Chaque chose qui apparait à l'écran a été étudiée, rien n'est laissé au hasard. Je garde en mémoire cette tortue anonyme toujours en retard, qui ne lâche rien et qui ne peut que faire sourire.

Il y a une volonté de bien faire qui transpire de la première à la dernière seconde. Le travail fut immense, rien à voir avec aujourd'hui où tout se fait beaucoup plus simplement par ordinateur, pour un rendu souvent inférieur. Blanche-Neige et les Sept Nains, c'est d'abord une alchimie entre tous les éléments du film qui fonctionne à merveille. C'est ce qui le rend captivant de bout en bout.

En ce qui concerne les personnages, je pense que la plupart des gens retiennent d'abord les nains. Ils sont la véritable attraction de ce dessin animé ! Blanche-Neige, bien que moins intéressante, réussit à rendre communicatives sa gentillesse et sa joie de vivre. Bien que peu présente au final, la reine incarne à merveille la méchante, dévorée par la jalousie.

De manière générale, ce n'est pas les musiques que je retiens d'un long-métrage Disney. Parfois, elles meuvent m'agacer. Dans Blanche-Neige et les Sept Nains, je trouve que les musiques se prêtent très bien au film. Elles ne sont pas là au hasard. Ma préférée reste Heigh-ho ! chantée par les nains.

J'ai dit beaucoup de bien de ce dessin animé, et ma note finale pourrait vous sembler surprenante. En fait, il manque à Blanche-Neige et les Sept Nains trois éléments essentiels qui en auraient fait un excellent film d'animation : de l'émotion, des personnages qui crèvent l'écran, et un bon scénario.
Le premier long-métrage d'animation de Walt Disney ne m'avait pas marqué étant enfant, et je dirai que c'est la même chose en tant qu'adulte. Cependant, le revoir m'a permis de me débarrasser de l'image un peu niaise que l'on attribue à ce dessin animé.