Un chef-d'œuvre dans un style unique !

Avant de critiquer le moyen métrage Blood Machines en lui-même, je vais expliquer comment je l'ai découvert.


La découverte de Carpenter Brut et Seth Ickerman


En 2012, le jeu vidéo Hotline Miami sort et comme il me semblait intéressant, je l'achète et j'y joue avec beaucoup de plaisir. Je redécouvre aussi un style de musique que j'adore (la synthwave/synthpop) et certains compositeurs que je ne connaissais pas jusque là. La suite, Hotline Miami 2, sort en 2015 avec la même formule mais certains autres artistes. Parmi ceux-ci figure Carpenter Brut. Comme à chaque fois, ma curiosité me pousse à chercher des informations sur cet artiste et je tombe sur le clip de Turbo Killer (musique faisant partie de l'OST du jeu) sur Youtube. Celui-ci est vraiment bien fait et il me donne la chair de poule à un tel point que je le passe en boucle. J'apprends entre autre qu'il a été entièrement réalisé par deux Français utilisant le pseudonyme Seth Ickerman. Je continue à satisfaire ma curiosité en en cherchant plus et je tombe sur un making of du clip qui me sidère, surtout quand je vois tout le boulot accompli (d'ailleurs le making of en lui-même et la façon dont il est synchronisé avec la musique me fait aussi penser à un clip vidéo). Je deviens un gros fan de Seth Ickerman et je me décide de les suivre sur tous leurs réseaux sociaux.


Le financement


J'apprends alors en novembre 2016 que, suite aux demandes incessantes des fans d'avoir un film plus long de la même qualité que Turbo Killer, les réalisateurs ont décidé de lancer une campagne de financement participatif sur Kickstarter. Le film s'intitulera Blood Machines, ce sera une préquelle de Turbo Killer et ils demandent d'atteindre 75000 Euros. C'est sans hésitation que je décide de les soutenir. Le projet aboutit avec plus de 185000 Euros mais ceux qui le désirent peuvent continuer à le financer via Paypal. Plusieurs teasers et trailers verront le jour, tous plus alléchants les uns que les autres avant qu'une nouvelle campagne sur Kickstarter soit lancée en mai 2019 alors que le film est en cours de finalisation et rapportant à son tour un peu moins de 120000 Euros. En passant, la durée du film initialement de 30 minutes est rallongée à 50 minutes. Alors que la post-production n'est pas totalement achevée, il commence à être diffusé dans divers festivals fantastiques à partir de septembre 2019. On sent que la date de sortie approche, mais c'est seulement en avril 2020 qu'on apprendra que le film sortira le 20 mai pour les personnes ayant soutenu le projet, puis le 21 sur la plateforme de streaming américaine Shudder.


La critique


Tout d'abord, je commencerais par les musiques vu que dès le 17 avril j'ai pu télécharger l'OST (une contrepartie du Kickstarter). Bien évidemment, elles sont composées par Carpenter Brut. Le thème principal de Blood Machines est une tuerie, mais les autres musiques ne sont pas en reste et elles possèdent toutes une atmosphère différente. Dans le film, les musiques ont une importance capitale. Certaines parties du film sont de vrais clips sans parole, la musique accompagne alors parfaitement les visuels, les autres parties sont soit plus classiques avec des dialogues et la musique dans le fond, ou encore plus contemplatives avec une musique calme pour faire passer des émotions.


Les visuels sont de toute beauté durant tout le film, je reste vraiment subjugué par les jeux de lumière, le cadrage avec des angles de vue improbables, la mise en scène, les décors, le design des vaisseaux et bien-sûr les effets spéciaux magnifiques vu qu'ils sont omniprésents. Bref, ça nous en met plein la vue. Les couleurs dominantes sont le vert, le rouge et le rose. Il ne me semble pas en avoir vu d'autres et il n'y a aucune lumière blanche sauf au tout début. Le corps féminin est vraiment magnifiquement mis en valeur durant tout le film (comme une toile de maître) et il ne faut pas être choqué par la nudité pour pouvoir apprécier le film. D'ailleurs, l'image de fin est vraiment magnifique et donne envie d'être mise en fond d'écran :D


Du côté des acteurs (ou devrais-je dire actrices vu qu'il n'y a que 3 acteurs contre plus d'une dizaine d'actrices), on retrouve Joëlle Berckmans (c'est elle qu'on voit le plus) et Noémie Stevens (surtout vers la fin) de Turbo Killer qui gardent le même rôle (même si légèrement différent, mais je ne vais pas spoiler). J'ai été très agréablement surpris de retrouver Christian Erickson dans le rôle de Lago car il m'avait laissé un très bon souvenir en interprétant le déjanté présentateur de courses dans le jeux vidéo MegaRace sorti dans les années 90. Du côté des autres personnages principaux, on retrouve Vascan qui est joué par Anders Heinrichsen (que je ne connaissais pas) et Corey par Elisa Lasowski (qu'on a pu voir entre autres dans la série Versailles). J'ai été assez impressionné par le jeu des acteurs, d'un côté car le format du film ne leur donne pas beaucoup d'opportunités pour parler, de l'autre car on assiste à une évolution ou plutôt une découverte de leur personnalité au travers de leurs actions. Lago est un vieil homme sage, plutôt ouvert d'esprit et mécanicien du vaisseau. Vascan, le capitaine du vaisseau, est quant à lui assez impulsif, cartésien et on remarque assez vite que son apparence est trompeuse. Corey est une prêtresse qui appuie le côté mystique du film, elle a beaucoup de volonté et n'hésite pas à faire des sacrifices. La majorité des autres actrices joue des spectres de vaisseaux et je trouve que ce sont elles les véritables héroïnes du films, beaucoup sont apparemment danseuses et leurs mouvements sont vraiment bien mis en valeurs.


Même si ce n'est pas le point le plus important du film, j'ai trouvé les dialogues vraiment bien dans le ton et j'ai adoré les quelques jeux de mots et/ou allusions sexuelles. Le scénario quant à lui est laissé à l'interprétation des spectateurs, il y a des choses évidentes qu'on découvre lors des dialogues, mais la grande majorité se trouve dans les visuels, les actions ou les expressions des personnages. Plus on avance dans l'histoire, plus on sent la transition avec Turbo Killer et beaucoup d'éléments de celui-ci y trouvent une explication (même s'il reste toujours des points obscurs).


Parmi les rare points négatifs, j'aurais préféré que certaines scènes durent un peu plus longtemps (quelques secondes de plus) et que d'autre un peu moins, l'absence de VF pour un film français et avec une majorité d'acteurs francophones est un peu dommage (mais je pense que le doublage peut être fait par la suite et qui sait peut-être qu'une chaîne française ou Netflix pourraient être intéressés pour le financer) et enfin la séparation en 3 parties ne me semble vraiment pas nécessaire.


Pour conclure, c'est une vraie claque visuelle et auditive. J'ai vu le film 6 fois et je découvre encore de nouvelles choses à chaque visionnage.

Kervala
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Créée

le 23 mai 2020

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