Body Trouble (2014) - 株式会社 旦々舎 / 92 min
Réalisatrice : Hamano Sachi - 浜野佐知
Acteurs principaux : Nana Aida, Tubaki Kato, NAHANA, Masaharu Takarai
Yoko Satomi, Ryoko Saeki,
Mots-clefs : Japon – Erotique – Gender issues.


Le pitch :
Un matin, un jeune homme dépressif se réveille dans le corps d'une femme. Déchiré entre le genre et le sexe, il cherche à tâtons une nouvelle façon de vivre.


Premières impressions :
Le cinquième festival de film de fesses (FFF) était cette année consacré aux films lubriques japonais et parmi la foule d’érotiques et coquins en tous genres, un des derniers films de Sachi Hamano, « Body Trouble » était présenté. Sachi Hamano est une des rares réalisatrices japonaises à avoir pu faire carrière dans le milieu terriblement masculin du cinéma japonais. Et quelle carrière ! Premier film réalisé à 23 ans, elle a aujourd’hui plus de 300 films au compteur, un compteur qui a 70 ans et qui ne compte pas arrêter de tourner pour autant. Sa carrière est encore plus étonnante parce que Mamie Hamano a surtout réalisé des Pinku Eiga, des films érotiques ! Alors que vaut « Body Trouble » un film érotique au pitch alléchant réalisé par la mamie sexe du Japon dont l’approche est régulièrement définie comme féministe ?


Eh bien je serais tenté de répondre qu’il ne vaut pas un clou. Derrière un pitch intéressant qui veut jouer sur une inversion des genres, se cache un film que je considère comme sérieusement sexiste. L’idée de départ était de confronter un jeune homme (donc un possible spectateur) à ce que subissent chaque jours les femmes aux Japon, entre stalker, macho, abrutis, violeur, rabatteur pour porno, etc. En plus de cette confrontation à tous les connards ambiants, Hamano fait de son personnage masculin devenu femme par la magie de la nuit, un puceau qui n’y connaît rien et qui devra apprendre le sexe par son corps féminin. Bon, si tout ça ne casse pas des briques, il y avait matière à tirer quelque chose de telles situations. Sauf que voilà, mamie Hamano ne fait qu’accumuler des scènes d’un cliché sans bornes, entre gourou « maître de sexe» et lesbiennes lubriques.


La vraie femme est donc dépeinte comme une idiote portant des talons et jouissant de son corps par la bite magique de l’homme et l’homme comme un abruti inculte et puceau qui ne cherche qu’à manipuler pour mieux baiser. Le film tourne franchement à l’insulte et à l’homophobie lorsque Hamano nous explique sans trembler du genoux malgré l’arthrose que les femmes libres sont lesbiennes et qu’elles le sont devenues par dégoût des hommes (ben oui, c’est bien connu, on devient lesbienne parce qu’on n’a jamais rencontré une bonne queue). L’orgasme est une forme de mysticisme et le vrai plaisir ne peut être atteint que par la bite. Alors si la fin du film essaye de contrer ce propos, je dois avouer que j’ai rarement vu un film aussi con, sexiste et homophobe dépeignant un kilomètre de clichés venus du fond des âges. J’ai vu pas mal de pinku dans ma vie et je suis triste de dire que celui-ci est peut-être à mon sens un des plus dégradants.


Côté jeu, on reste dans le pinku, ce qui à l’air de sous-entendre que l’on doit faire de la merde. C’est sur-joué à vomir et les scènes de nudités sont là aussi, aussi connes qu’un manche sans balais. Esthétiquement, c’est tout autant dégueulasse, entre autre au niveau de la lumière et je ne parlerais pas de la musique.


Bref, « Body Trouble » est un étron sexiste et homophone qui prouve hélas que l’on peut être une femme réalisatrice et faire un film con comme une bite. Je ne connais pas spécialement l’œuvre de la réalisatrice et je ne voudrais pas vous empêcher de découvrir son travail, qui j’en suis certain, fourmille de bonnes idées. Cependant je vous invite à passer votre tour sur « Body Trouble » qui est certainement ma plus grosse déception de l’année. Pour les curieux, je vous invite plutôt à lire la très bonne interview de la réalisatrice faite par l’excellent site « Sancho Does Asia ».

GwenaelGermain
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Créée

le 18 août 2018

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